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Le groupe Orpea envisage de devenir une "entreprise à mission" : qu'est-ce que ça change ?

Face au scandale des maltraitances de certains résidents dans ses Ehpad, le groupe français projette de changer de statut.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Panneau Orpea à l'entrée d'un Ehpad à Nantes (Loire-Atlantique). (AFP)

Pour se sortir de la tourmente, le groupe Orpea, mis en cause pour le traitement de ses résidents dans ses Ehpad, projette de devenir une "entreprise à mission". Quel est le statut de ces entreprises et les Français leur font-ils confiance ? La bataille est loin d'être gagnée.

Devenir une société à mission, c'est d'abord se doter d'une raison d'être, mais aussi écrire noir sur blanc, dans ses statuts, les missions que l'entreprise souhaite réaliser. Depuis que la loi Pacte de 2019 a créé ce statut, quelque 600 entreprises françaises ont fait ce choix. Quelques grandes, une seule dans le CAC 40, Danone, mais aussi tout récemment La Banque Postale, la Camif ou Yves Rocher. Reste que 80% de ces sociétés à mission sont des entreprises de moins de 50 salariés.

Un statut inconnu du grand public

Problème : ce statut est peu connu du grand public et inspire peu confiance d'après une toute récente étude menée par l'agence I&S avec l'institut Viavoice. 64% des Français ignorent ainsi la notion de raison d'être que peut adopter une entreprise. Et un quart d'entre eux pensent qu'il s'agit d'une opération de communication, du marketing sans réel effet. Toutefois, on trouve une moitié de salariés qui estiment que la possibilité d'intégrer une "raison d'être" dans les statuts de l'entreprise serait efficace pour oeuvrer en faveur l'intérêt général.

Pourquoi une telle méfiance ? Olivier Breton, président de l'agence I&S précise : "Il n'y a pas de preuves. Le déclaratif n'engage que ceux qui déclarent mais la culture de la preuve n'est pas au rendez-vous et pour l'heures les objectifs ne sont pas contrôlés, ne sont pas concrets. Il faudrait avoir clairement des indicateurs, les suivre, les publier annuellement et peut-être alors que les gens commenceraient à y croire."

Les salariés semblent croire qu'entreprise et intérêt général sont deux termes qui ne vont pas ensemble. Ils sont 70% à estimer que les entreprises ne se préoccupent pas de l'intérêt général. Parce que, pour 56% d'entre eux, leur culture est uniquement orientée sur le profit. La demande numéro un des salariés quand on leur parle d'engagement des entreprise concerne l'emploi et rémunération, loi devant le champ environnemental ou sociétal...

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