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Plus d'un demi million de salariés travaillent dans une "entreprise à mission"

Leur nombre a quadruplé en un an. Elles emploient désormais un demi-million de salariés. Les entreprises à mission, créées par la loi Pacte de 2019, se développent très vite et collent à la recherche de sens au travail que la crise a mise en lumière.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 269 min
Le géant de l'agroalimentaire Danone est une entreoprise à mission. Ici l'entrée de l'usine à Bailleul (Nord). (DENIS CHARLET / AFP)

Elles sont encore peu nombreuses : 250 au dernier comptage de septembre, qui vient d'être réalisé par l'Observatoire des sociétés à mission. Mais le nombre des salariés qui y travaillent ne cesse de gonfler. Depuis l'arrivée de La Poste et de ses 250 000 collaborateurs, ce sont 500 000 Français qui travaillent pour des sociétés à mission.

Les trois-quarts de ces entreprises sont des PME de moins de 50 salariés, mais on trouve aussi quatre sociétés cotées en bourse : Danone, qui fait toujours figure de précuseur et de leader, en dépit de l'éviction de son PDG Emmanuel Faber, Voltalia, Réalités et Frey. Elles opèrent pour la plupart dans le monde des services et plus de la moitié d'entre elles sont parisiennes, même le mouvement va vers une très nette décentralisation, vers les régions, des entreprises à mission.

Engagements environnementaux et sociaux

Une entreprise à mission, c'est une entreprise qui prend des engagements. Elle inscrit dans les statuts de la société, dans sa constitution en quelque sorte, des engagements environnementaux et sociaux. Ils deviennent sa "raison d'être". "Apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre", par exemple. Elle s'en déclare responsable devant ses parties prenantes, devant ses actionnaires en particulier. Une entreprise à mission se dote en outre d'un comité de mission, distinct des instances classiques de l'entreprise. Son rôle : contrôler la bonne exécution des engagements pris. À noter qu'il s'agit d'une démarche totalement volontaire. Il n'y a rien à y gagner, par exemple sur le plan fiscal à devenir une entreprise à mission. En revanche, il y a beaucoup à y gagner sur le plan de l'engagement des salariés.

L'entreprise à mission correspond parfaitement à la soif de sens que la crise sanitaire a mise en évidence chez de très nombreux salariés. Besoin de trouver un sens à son travail. Besoin d'exercer un métier qui a un impact positif sur la société. Les jeunes salariés, en particulier, sont sensibles à ces arguments. Mais la démarche est globalement vue très positivement par les Français. Selon un sondage réalisé en mars dernier, les deux tiers d'entre eux disaient attendre des chefs d'entreprise qu'ils interviennent en relais du gouvernement quand celui-ci peine à résoudre les problèmes sociétaux.

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