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Emploi : en France, on devient aidant familial de plus en plus jeune

8 à 11 millions de personnes sont considérées comme des aidants familiaux en France, et 6 sur 10 travaillent. En un an, leur situation s’est nettement dégradée, selon l'Ocirp.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une personne agée avec à ses côtés une aidante familiale. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

Pour la deuxième année consécutive, l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (Ocirp) – qui est une union d’institutions de prévoyance, à la veille de la journée nationale des aidants qui se déroule jeudi 6 octobre –  se penche sur la condition de ces salariés qui doivent cumuler leur travail et l’aide qu’ils apportent à un enfant ou à un parent en perte d’autonomie, le plus souvent liée à l’âge. Huit à onze millions de personnes sont considérées comme des aidants familiaux en France, et six sur dix travaillent. En un an, leur situation s’est nettement dégradée.

D’abord parce que l’âge des aidants baisse. En 2021, l’âge moyen auquel on entrait dans l’aidance était de 39 ans : il est cette année de 36 ans. D’après Marie-Anne Montchamp, la directrice générale de l’Ocirp et ancienne ministre, notamment parce que les femmes ont des enfants plus tard et que, donc, des personnes plus jeunes ont des parents âgés à leur charge.

Autre point qui évolue nettement en un an, le nombre d’heures que l’on consacre au proche dans le besoin : il était de 8h30 en 2021, il est passé à 10h50 cette année. Résultat : près d’un tiers des salariés aidants se disent "désemparés" et l’indice de bien être de cette population est en nette baisse.

La peur de ne pas être promu

Et pourtant la question semble rester tabou dans l’entreprise, car seuls un quart de ces salariés aidants ont informé leur employeur de leur situation. Pour Marie-Anne Montchamp, notamment dans les plus grandes entreprises, il y a une peur de ne pas être promu. Au niveau d’expertise le plus élevé, il y a une véritable omerta sur ce sujet. Pourtant, souligne l’ancienne ministre, il faut se "réveiller maintenant" parce qu’en 2030, un actif sur quatre sera proche aidant.

Il existe pourtant un dispositif pour ces salariés, le "congé proche aidant". Pendant trois mois, on peut se mettre en disponibilité de son emploi pour aider un proche. Durant ce congé, qui peut être fractionné, on ne sera pas payé par son employeur, mais on sera indemnisé par une allocation journalière. Problème, souligne Marie-Anne Montchamp, ce droit est trop peu utilisé, notamment par peur d’une stigmatisation sur le lieu de travail.

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