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Compte personnel de formation : des employeurs vont devoir verser 3000 euros à chaque employé

Ce jeudi, c'est le dernier délai pour pour les salariés qui n’ont pas bénéficié d’un entretien professionnel au cours des six dernières années 

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un entretien professionnel. (ERIC AUDRAS
 / MAXPPP)

Jeudi 31 mars, vous allez peut-être gagner 3 000 euros. C'est en effet aujourd'hui que le couperet tombe. Tous les employeurs qui emploient au moins cinquante salariés et qui ont omis de faire passer à leur salarié un entretien professionnel au cours des six dernières années vont devoir créditer le compte personnel de formation (CPF) de ces employés de la belle somme de 3 000 euros. Cette pénalité s'applique également si le salarié n'a pas, au cours des six dernières années, bénéficié d'une action de formation non obligatoire. Il suffit que l'employeur ait co-financé une action de formation pour s'acquitter de son obligation. Mais clairement, les employeurs qui ne se sont pas préoccupés du tout de la formation continue et de l'employabilité de leurs salariés sont aujourd'hui lourdement pénalisés et les salariés ainsi délaissés touchent le jackpot.

Cet entretien professionnel dont l'absence peut coûter aussi cher est tout sauf un entretien qui porte sur le travail du salarié. Au cours de cet entretien, qui doit avoir lieu tous les deux ans, avec un point récapitulatif tous les six ans, on ne parle de perspectives d'évolution professionnelle et de formations que le salarié pourrait suivre. Il s'agit de faire le point sur les formations suivies, d'évoquer les besoins de formation, pour acquérir ou renforcer telle ou telle compétence. La question de l'utilisation par le salarié de son compte personnel de formation doit aussi être abordée dans cet entretien. On parle aussi de la validation des acquis de l'expérience. C'est une obligation légale qui s'impose à tous les employeurs, quelque soit la taille de l'entreprise.

Tous les salariés y ont droit, pourvu qu'ils aient au moins deux ans d'ancienneté, qu'ils soient en CDI, bien sûr, mais aussi en CDD, en intérim, à temps plein comme à temps partiel. Il concerne aussi les alternants, les personnes en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. L'entretien doit donc avoir lieu tous les deux ans, mais aussi au retour de congé maternité, de congé parental, de longue maladie ou après une mobilité volontaire ou un mandat syndical. Cerise sur le gâteau : l'entretien doit se dérouler sur le temps de travail, il est considéré comme du temps de travail, et dans les locaux de l'entreprise.

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