Quand les chefs choisissent la banlieue
Longtemps, que ce soit à Paris, Lyon, ou Marseille, la banlieue restait un vivier de petites mains qui allaient travailler dans les grands restaurants des centres-villes. Et à l’inverse, on ne trouvait en banlieue que très peu de bonnes tables, avec de la cuisine faite main. L’un des premiers chefs étoilés à dénoncer cette situation injuste fut Jacky Ribault. Déjà propriétaire de deux adresses parisiennes, il a décidé d’en ouvrir une troisième à Noisy-le Grand :
"Quand j'ai eu des soucis financiers, j'ai loué une maison à Noisy-le-Grand, et j'ai eu un coup de cœur pour cette ville. Or, je trouvais inadmissible de ne pas dénicher une bonne brasserie, avec des plats modernes, tendance, sans avoir à remonter à Paris." C’est ainsi qu’est née "Les Mérovingiens", une brasserie de qualité où Jacky Ribault propose un menu à partir de 25 euros.
D’autres chefs ont suivi l’exemple. Dans les banlieues populaires, les loyers sont plus abordables qu’en centre-ville, on échappe au stress urbain, et il est souvent plus facile de se faire livrer les produits frais, chaque jour. Ainsi Camille Saint-M’Leux s’est installé à la Villa9Trois à Montreuil, Edouard Chouteau est à Lambersart, près de Lille, Vivien Durand à Lormont, près de Bordeaux, Jérémy Pereira propose sa cuisine à Puteaux, à côté de La Défense.
Des prix contenus
Un groupe s’est même spécialisé dans l’ouverture de restaurants en banlieue, les Bistrots Pas Parisiens, groupe dont l'un des dirigeants est l’animateur de l'émission Top Chef sur M6, Stéphane Rotenberg :
"Notre ambition est de créer des bistrots de chefs, là où il y a beaucoup de demande et peu d'offres. Si les professionnels du métier nous disent que ce sont des endroits pas faciles, ils ont tort. Il y a des gens qui ont envie de bien manger au restaurant. Nous, on y met toujours des chefs avec des brigades, ils travaillent des produits frais, et les prix sont contenus."
De la cuisine faite maison, à prix raisonnable, moins de 30 euros. Souvent d'ailleurs, ce sont les maires eux-mêmes qui réclament des adresses de qualité sur leur commune, comme ce fut le cas à Clamart, avec l’arrivée de Papa Pool au printemps dernier.
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