Réquisitions de mandats d'arrêt de la CPI contre le Hamas et Israël, mort du président Ebrahim Raïssi... Le "8h30 franceinfo" d'Agnès Levallois

La vice présidente de l'iReMMO et spécialiste du Moyen-Orient était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 21 mai 2024.
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Agnès Levallois, vice-présidente de l'iReMMO, sur franceinfo le 21 mai 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut d'études et de recherches Méditerrannée Moyen-Orient (iReMMO) et spécialiste du Proche-Orient, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 21 mai 2024. Réquisitions de la Cour pénale internationale contre le Hamas et deux membres du gouvernement israélien, réactions internationales, conséquences de la mort du président iranien... Elle répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis. 

Mandats d'arrêt réclamés par la CPI : la cour "fait du droit, pas de la politique"


En réclamant lundi des mandats d'arrêts contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et des dirigeants du Hamas, "la Cour pénale internationale (CPI) fait vraiment du droit, elle s'appuie sur des faits, des faits qui sont avérés (…) ce n'est pas de la politique", estime Agnès Levallois.

"Quand la CPI met en cause le Hamas pour les crimes à Gaza avec les viols commis contre des Israéliens, les otages qui ont été pris, ça, c'est une réalité", rappelle Agnès Levallois. Mais "reprenez la première déclaration du ministre de la Défense israélien qui a dit 'on va couper l'eau, l'électricité, la nourriture, que les Gazaouis sont des animaux qu'on va traiter en tant que tels, ce n'est pas de la politique, ce sont des faits, des déclarations qui ont conduit au blocus de la bande de Gaza", développe la spécialiste du Moyen-Orient. "C'est là-dessus que s'appuie la CPI et non pas sur une démarche politique", assure-t-elle.

 "Je ne crois pas qu'il s'agit de renvoyer [le Hamas et Israël] dos à dos"

Si la France "soutient la CPI", il n'en est pas de même du côté des États-Unis, où le président Joe Biden a critiqué une démarche "scandaleuse" qui induirait une "équivalence entre Israël et le Hamas". "Je pense que ce qu'il faut mettre en avant, c'est la volonté de certains États, dont la France, que la base de notre système, c'est le respect du droit international", analyse Agnès Levallois. "Je ne crois pas qu'il s'agit de renvoyer dos à dos, mais simplement de prendre acte de ce qui se passe dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre", souligne la spécialiste.

Si les juges de la CPI décident d'émettre le mandat d'arrêt contre Benyamin Nétanyahou, cela signifie qu'en théorie, n'importe lequel des 124 États membres composant ce tribunal serait obligé de l'arrêter s'il se rendait sur leur territoire. "Pour la France, ça veut dire que si Nétanyahou ou son ministre de la Défense", Yoav Gallant, "voulaient venir en France, ils devraient normalement être arrêtés puisque la France a ratifié ce texte", avance Agnès Levallois, ce qui n'est pas le cas des États-Unis.

Mort d'Ebrahim Raïssi : "l'homme clé du régime en Iran, c'est le guide suprême"

Agnès Levallois estime que "les conséquences" de la mort du président iranien Ebrahim Raïssi "sont assez limitées" sur la politique intérieure du pays, "puisque l'homme clé du régime en Iran, ce n'est pas le président de la République, c'est le Guide suprême" .

Des élections sont programmées le 28 juin, il y a "un tri qui se fait dans les candidatures possibles", explique la spécialiste du Moyen-Orient. "Si Ali Khamenei veut rester sur la ligne dur qui est la sienne, très conservatrice, le Conseil [des gardiens de la Constitution] va sélectionner des candidats qui vont être dans cette ligne", détaille Agnè Levallois, à moins que le guide suprême ne veuille "ouvrir un petit peu le jeu" et accepte une "candidature un peu plus ouverte, pour donner des gages. Mais de là à parler d'opposition, on n'est pas du tout dans ce cas de figure", conclut-elle. 


Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 21 mai 2024 :

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