Procès des attentats du 13-Novembre, menace terroriste, Afghanistan... Le "8h30 franceinfo" de François Hollande
L'ancien Président de la République était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 8 septembre 2021.
François Hollande, ancien Président de la République, était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 8 septembre 2021. Procès des attentats du 13-Novembre, menace terroriste, Afghanistan... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Attentats du 13-Novembre : si Salah Abdeslam "ne dit rien, sa lâcheté sera encore plus grande"
Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos, "doit parler aux victimes" lors du procès des attentats du 13-Novembre car "s'il ne dit rien, sa lâcheté sera encore plus grande que celle que l'on connait aujourd'hui", déclare François Hollande. "Il a un avocat, il pourra s'exprimer, c'est de sa responsabilité de le faire" pour "dire pourquoi il a commis ces actes, s'il a des regrets, quelle était sa participation", insiste l'ancien président de la République, au pouvoir à l'époque de ces attentats.
"Un procès, dans un pays démocratique comme le nôtre, c'est la seule réponse qui vaille, y compris face à des terroristes de cette envergure et à des personnes qui ont commis l'irréparable et sont apparus comme des barbares", affirme également François Hollande. "Ce qui aurait été décevant, c'est qu'il n'y ait pas de procès", ajoute-t-il, rappelant qu'"aux États-Unis, il n'y a pas de procès aujourd'hui organisé" pour "ceux qui ont commis ou été complices des attentats du 11 septembre 2001".
Procès des attentats du 13-Novembre : la menace terroriste n'a pas été "sous-estimée"
François Hollande se défend d'avoir sous-estimé la menace terroriste à l'époque : "Si j'avais sous-estimé la menace, je n'aurais pas décidé de l'intervention de la France au Mali [contre les jihadistes] dès le début de l'année 2013, je n'aurais pas agi comme je l'ai fait pour que la France soit membre de la coalition internationale contre Daech en Irak et en Syrie" et "je n'aurais pas fait voter un certain nombre de lois sur le renseignement notamment puisqu'il y avait là beaucoup de retard qui avait été pris", affirme-t-il.
"Quand un attentat se produit, la question 'est-ce que les services ne sont pas passés à côté ?' est légitime", admet toutefois l'ancien chef de l'État, qui fait partie des témoins cités au procès des attentats du 13-Novembre 2015, qui débute mercredi 8 septembre 2021 à Paris. "Non, ils [les services de renseignement] ne sont pas passés à côté", insiste François Hollande, rappelant qu'Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel de ces attentats "était identifié comme celui qui notamment en Syrie préparait les attentats, formait les opérateurs monstrueux de ces attentats". "C'est vrai qu'il est arrivé en Europe et ça, les services de toute l'Europe sont passés à côté", reconnaît-il en revanche.
Afghanistan : la "débacle frappe toutes les forces occidentales qui ont agi" dans le pays
Interrogé sur le retrait des troupes américaines et sur la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, François Hollande estime que "tout ça est une débâcle qui ne frappe pas simplement les États-Unis mais d'une certaine façon toutes les forces occidentales qui ont, à un moment, agi en Afghanistan".
La France "a eu raison d'être avec les Américains et les forces de l'Otan dans l'intervention en Afghanistan pour chasser les talibans et surtout pour permettre qu'il n'y ait plus le financement ou l'accueil de terroristes puisque Ben Laden était accueilli en Afghanistan", a d'abord assuré François Hollande. Mais après être resté "un certain temps", il "fallait partir dans de bonnes conditions", poursuit-il expliquant qu'il avait accéléré le retrait prévu par son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
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