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L'investiture de Valérie Pécresse, les meetings d'Eric Zemmour et de Jean-Luc Mélenchon... Le "8h30 franceinfo" de Pascal Perrineau

Le politologue et professeur des universités à Sciences Po était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 5 décembre.

Article rédigé par franceinfo
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Pascal Perrineau, politologue et professeur des universités à Sciences Po, était l'invité du "8h30 franceinfo, dimanche 5 décembre.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Pascal Perrineau, politologue et professeur des universités à Sciences Po était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 5 décembre. Il répondait aux questions d'Ersin Leibowitch et de Jean-Jérôme Bertolus. 

Valérie Pécresse, "gênante pour Emmanuel Macron"

Valérie Pécresse a été désignée, samedi 4 décembre, candidate des Républicains pour la présidentielle de 2022 avec 60,95% des voix face à Eric Ciotti. La droite doit désormais "reconquérir les électeurs qui, d'un côté sont partis chez Emmanuel Macron, plutôt sur des thématiques de crédibilité économique et de réformes que la droite aurait pu faire et qu'elle n'avait pas faites, et puis ceux qui sont partis du côté de Eric Zemmour, et dans un moindre degrés de Marine Le Pen", analyse Pascal Perrineau.

"Donc il faut tenir les deux bouts de la chaîne, poursuit le politologue. Or, sur le premier objectif, elle a la crédibilité économique et gestionnaire pour éventuellement envoyer des messages qui seront entendus par ces électeurs. Et puis, on l'a vu pendant la campagne, elle s'est droitisée et elle a maintenant, sur les terrains régaliens classiques - l’immigration, l’insécurité - des mesures fermes et très fermes, même si ça ne va pas jusqu'aux mesures qu'avait mises en avant son challenger Eric Ciotti. Donc elle peut tenir les deux bouts de la chaîne", explique-t-il.

Valérie Pécresse est également "plus gênante pour le président que les autres candidats, selon Pascal Perrineau. Parce que c'est difficile pour le candidat Macron, qui joue beaucoup sur le thème du premier de la classe, du président brillant, du président en surplomb, là il a affaire à quelqu'un qui est sorti des mêmes écoles que lui, qui est à la tête d'une des plus grosse, sinon la plus grosse région en Europe sur le plan démographique et qui, même ses opposants le disent, n'a pas failli à la tête de cette région. Voilà, c'est du lourd."

Présidentielle, le meilleur adversaire des candidats, c'est "eux-mêmes"

"Le meilleur adversaire politique des hommes et des femmes politiques, ce sont eux-mêmes", explique le politologue. Dans les sondages d'intentions de vote, Valérie Pécresse est au coude à coude avec Eric Zemmour. Le polémiste "qui s'envolait vers les 18%, découvre le principe de réalité et retombe aux alentours de 13%. Pour lui, les deux dernières semaines ont été difficiles", estime Pascal Perrineau. Selon le politologue, l'électorat d'Eric Zemmour, "ultra conservateur, plutôt âgé", va s'épuiser de l'agitation provoquée par le candidat d'extrême droite. 

Même problème du côté de Jean-Luc Mélenchon : "Ses excès ont été perçus comme des outrances", ce qui l’empêche de retrouver sa popularité de 2017, analyse Pascal Perineau. Sur son programme, "toute une part de propositions économiques et sociales de Jean-Luc Mélenchon sont dans l'air du temps. Mais ça ne suffit pas. Il faut aussi incarner de manière crédible cet air du temps", poursuit-il.

Les Français n'iront pas voter "si on ne va pas les chercher"

Pour la présidentielle, "les Français n'iront pas vers les urnes si on ne va pas les chercher", avertit Pascal Perrineau. Le chercheur estime que les candidates et les candidats doivent à présent "donner aux Français de bonnes raisons de revenir dans l'espace public", à l'heure de la cinquième vague de la pandémie de Covid-19 et de la crise sanitaire, qui figurent au premier rang de leurs préoccupations. 

"Les taux d'abstention phénoménaux qu'on a enregistrés aux élections locales, ce n'est pas simplement la peur, c'est la prise de distance par rapport à un monde politique qui paraît aux Français de plus en plus lointain", constate Pascal Perrineau, qui regrette que le vote semble devenir "l'expression de passions tristes".

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 5 décembre 2021 :

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