"Emmanuel Macron doit retrouver la magie de la campagne présidentielle" pour Didier Guillaume
Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation était l'invité du 8h30 Fauvelle-Dély, le lundi 10 décembre, à quelques heures de l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron.
Après un acte IV des "gilets jaunes" samedi, Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français lors d'une allocution lundi 10 décembre à 20 heures. "Il doit leur dire : 'Je vous ai compris, j'ai entendu votre message'", a estimé Didier Guillaume sur franceinfo.
Il faut tourner un peu plus vers le social
Didier Guillaumeà franceinfo
"Il est hors de question de changer les fondamentaux mais il faut aller plus loin, il faut tourner un peu plus vers le social" estime le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Pour lui, le Président de la République n'a pas changé, mais doit "retrouver la magie de la campagne présidentielle. Emmanuel Macron est quelqu'un qui a beaucoup d'emphatie, qui sait écouter, qui sait parler aux Français". Même si les Français ont pu être "agacés par les petites phrases" reconnaît Didier Guillaume. La faute selon lui à "une société devenu difficile, divisée, violente".
Faire bouger le "dogme" des 3%
D'après Didier Guillaume, "il faut répondre aux classes populaires et aux classes moyennes". Les classes moyennes ont été selon lui "les vaches à lait de la République ces dix dernières années". Le ministre s'est dit "très favorable" à la baisse des taxes sur les heures supplémentaires, jugeant que le Parti socialiste, dont il est issu, avait fait une erreur en 2012 en revenant sur cette défiscalisation. C'est "du pouvoir d'achat" pour les salariés selon Didier Guillaume, qui a rappelé que le rétablissement de la mesure était prévu dans le budget 2019 pour devenir effectif dès le mois de septembre. "Peut-être" que le président "avancera" l'entrée en vigueur de la mesure, a avancé le ministre, à quelques heures des annonces d'Emmanuel Macron.
Conséquence de ces éventuelles mesures en faveur du pouvoir d'achat des ménages, il sera plus difficile pour le gouvernement de présenter un budget avec un déficit inférieur à 3% du PIB. Pas un problème selon le ministre de l'Agriculture qui qualifie cette limite de "dogme technocratique bruxellois de 1992". "Ce qui est autrement plus grave que les 3% de déficit, c'est que l'extrême droite, les populistes, gagnent la plupart des élections en Europe", a-t-il poursuivi.
Ménager consommateurs et agriculteurs
Reportée en raison du mouvement des "gilets jaunes", les ordonnances de la loi Alimentation doivent notamment encadrer les promotions sur les produits alimentaires et le seuil de revente à perte dans la grande distribution afin d'assurer un meilleur revenu aux agriculteurs. Et donc faire augmenter les prix ? Didier Guillaume s'est voulu rassurant : "Si tout le monde joue le jeu, il n'y aura pas d'augmentation des prix dans les grandes surfaces". "On ne peut pas faire croire aux Français que lorsqu'on achète une côte de porc, on en a deux gratuites", a insisté le ministre, précisant que la question à poser n'est "pas ce que ça coûte, mais ce que ça vaut". Pour lui, c'est aux distributeurs et aux industriels de faire "une meilleure répartition" et qu'ainsi "il ne devrait pas y avoir d'augmentation" du prix des produits.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" :
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