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"C'est un nouvel acte qui s'ouvre" réagit François Bayrou

Au lendemain de l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, le président du Mouvement Démocrate salue le cap esquissé par le chef de l'État, mardi 11 décembre, dans le 8h30 Fauvelle-Dély. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président du MoDem, invité du 8h30 Fauvelle-Dély, le 11 décembre 2018.  (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / FRANCE-INFO)

"Ce que le président de la République a dit est très important et c'est un événement, c'est un nouvel acte qui s'ouvre", a jugé ce mardi François Bayrou, au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron sur la crise des "gilets jaunes". 

Le maire de Pau s'appuie, pour faire ce commentaire, sur "une affirmation du président de la République qui dit, au fond, il n'y a pas de progrès économique possible sans justice sociale". "Cette affirmation-là (…) c'est une affirmation fondamentale qui va nous amener à réfléchir à la totalité du projet de société", a ajouté le président du MoDem.

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"J'ai depuis le début, depuis le premier jour, défendu cette ligne qui est : pas de réforme sans justice. Justice et réforme doivent avancer du même pas", a-t-il souligné. 

Justice et réforme doivent avancer du même pas

François Bayrou

à franceinfo

Emmanuel Macron a notamment annoncé que le salaire d'"un travailleur au smic augmenterait de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur" et que les heures supplémentaires seraient défiscalisées dès 2019.

"Non seulement il annonce ces mesures-là, mais il dit : maintenant, nous devons ensemble définir le nouveau projet de société de la France", a poursuivi François Bayrou, estimant qu'Emmanuel Macron "a renoué hier soir avec l'inspiration profonde de sa campagne" présidentielle. Selon lui, les enjeux sont importants : "Il s'agit de sauver l'unité du pays. Et je dirais même mieux : il s'agit de créer enfin l'unité du pays".

Ce "nouvel acte" doit-il être accompagné d'un changement d'équipe gouvernementale ? Non, a répondu François Bayrou, tout en précisant qu'il n'était "candidat à rien". "Ce cap qui a été indiqué hier et qui va amener beaucoup de changements, le gouvernement l'a pris en main", a estimé le maire de Pau.

Concilier lutte contre le déficit et mesures sociales

Les mesures annoncées lundi soir par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "gilets jaunes" coûteront probablement une dizaine de milliards d'euros. François Bayrou a estimé qu'on ne pouvait "pas s'affranchir" du seuil des 3% de déficit imposé par Bruxelles, mais qu'il y avait "des moments dans la vie où il faut faire des investissements pour que le futur devienne possible"

Il n'y a pas pire pour les déficits publics qu'un pays fracturé

François Bayrou

à franceinfo

"Il y a, comme ça, des étapes", a-t-il ajouté. Selon lui, Emmanuel Macron fait "un investissement sur l'unité du pays". "Il faut lutter contre les déficits publics et il n'y a pas pire pour les déficits publics qu'un pays fracturé", a souligné le maire de Pau.

Vers un "acte 5" de la mobilisation

"Il est très important que les choses changent et s'apaisent" sur le terrain, a estimé François Bayrou. Après plus de trois semaines de manifestations parfois violentes et de blocages, "les commerçants sont ulcérés, blessés", a-t-il rappelé. Or, selon lui, "il n'y a pas de ville sans commerçants et il n'y a pas de vie sans commerçants"

François Bayrou a par ailleurs dénoncé l'attitude de "nombre de responsables politique qui ont activé le feu", parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon qui appelle d'ores et déjà à un "acte 5" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi prochain. "Je crois qu'ils se trompent profondément. Je pense qu'on ne bâtit rien facilement sur des ruines", a souligné le président du MoDem.

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" :

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