Bioéthique : Marlène Schiappa "ne croit pas" qu’il faut ouvrir le droit à la GPA
La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, invitée du "8h30 Fauvelle-Dély", lundi 1er juillet, affirme qu'elle n'est "pas du tout pour un droit à l'enfant".
"Je ne crois pas" qu'il faut ouvrir le droit à la GPA, "parce que ce sont deux situations différentes" avec la PMA, a affirmé Marlène Schiappa, invitée du "8h30 Fauvelle-Dély", lundi 1er juillet. "Être enceinte, porter un enfant pendant 9 mois, accoucher de cet enfant, je ne crois pas que ce soit des actes anodins et je ne crois pas qu'on puisse inciter des femmes à le faire contre de l'argent et je pense que ça pourrait mener à une forme de marchandisation du corps des femmes", affirme la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes.
La secrétaire d'État affirme toutefois que sur la question de "la GPA éthique, on est entre l'intime et autre chose, moi par exemple, si ma sœur ne pouvait pas avoir d'enfants, évidemment je me serais proposée pour porter son enfant, mais ce n'est pas ouvert légalement en France" mais ajoute que "ce sont des sujets tellement complexes qui ne doivent pas relever du bon vouloir de tel ou tel mais être vraiment encadrés par la loi et travaillés sur le plan légal, scientifique et de la santé."
En ce qui concerne l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, il ne s'agit pas selon le secrétaire d'État de promouvoir un "droit à l'enfant". Pour elle "ce n'est pas au titre ou au nom du droit à l'enfant que nous voulons ouvrir la PMA à toutes les femmes, c'est parce qu'il y a actuellement une discrimination. Lorsque vous êtes une femme, mariée avec un homme vous avez le droit à avoir accès à une PMA. Lorsque vous êtes une femme mariée avec une femme, vous n'y avez pas droit, donc c'est une forme de discrimination".
Il ne faut pas faire de la PMA "un combat politique, c'est de cette manière qu'on crisperait", assure Marlène Schiappa. La PMA "c'est banal, je crois que la société est prête. J'étais à la Marche des fiertés à Paris samedi et beaucoup de personnes qui étaient là pour défiler nous ont dit leur joie de voir enfin la PMA arriver parce que ça avait été une promesse du président François Hollande qui ne l'avait pas tenue pendant son quinquennat", avance-t-elle. Marlène Schiappa "entend toutes les inquiétudes, c'est pour ça qu'il y a eu un débat, nous avons pris le temps. Le président de la République a tenu à ce qu'il y ait des états généraux de la bioéthique pour que chacun puisse s'exprimer sans être particulièrement stigmatisé".
Violences faites aux femmes : il faut "un ressaisissement de toute la société"
"Je ne vais pas vous dire que tout va bien, ce n'est pas le cas sinon on n'aurait pas plus de 70 femmes tuées par leurs conjoints", a réagi , Marlène Schiappa, après la publication d'une tribune de proches de victimes de féminicides.
"Ça veut dire qu'il doit y avoir un ressaisissement de toute la société dans son ensemble" sur la question des violences conjugales "y compris des témoins qui doivent pouvoir alerter. Le gouvernement fait et fera tout ce qui est en son pouvoir, mais le gouvernement ne peut pas tout, tout seul, nous avons besoin d'être aidés et soutenus, le gouvernement peut encore plus et nous y travaillons", a-t-elle poursuivi.
Manifestants aspergés de gaz lacrymogène : "prendre en compte l'ensemble des éléments"
Marlène Schiappa reconnaît que les manifestants qui bloquaient un pont de Paris vendredi étaient "pacifiques", mais dit se méfier "des images tronquées, hors contexte, que l’on peut sortir comme ceci ou cela." "C'est important de prendre en compte l'ensemble des éléments", assure la secrétaire d'État qui affirme qu'il "faut attendre les résultats" de l'enquête.
"Augmenter maintenant" les rémunérations des Bleues
La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a plaidé pour que les Bleues voient leurs rémunérations "augmenter maintenant", alors qu'elles sont nettement inférieures à celles versées à leurs homologues masculins. "On ne peut pas dire qu'il faut des beaux stades, des beaux jeux, de belles audiences, etc, et ensuite, quand on a des audiences, donc des financements conséquents et donc sans doute également des sponsors qui vont se manifester, dire qu'on est au statu quo", a-t-elle argumenté.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 Fauvelle-Dély" du lundi 1er juillet 2019 :
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