Attentat d’Arras, guerre entre Israël et le Hamas : le "8h30 franceinfo" de Manuel Valls
Manuel Valls, ancien Premier ministre et ancien ministre de l'Intérieur, était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 15 octobre 2023. Attentat dans un lycée d'Arras, conflit Israël-Hamas... Il répond aux questions de Jean-Rémi Baudot et d'Agathe Lambret.
Attentat d’Arras : "expulser tous les étrangers qui représentent un danger" et "vite"
Après l'attentat dans un lycée d'Arras (Pas-de-Calais), Gérald Darmanin réclame l' "expulsion systématique de tout étranger (...) considéré comme dangereux par les services de renseignement". Manuel Valls abonde dans ce sens. L'ancien Premier ministre et ministre de l'Intérieur estime qu'il "faut le faire vite et plus vite".
Le principal suspect de l’attaque terroriste vendredi était fiché S pour radicalisation. Selon le ministre de l'Intérieur, il était surveillé de près par les services de renseignement. Mohamed M., âgé de 20 ans, est né en Ingouchie, république du Caucase russe. Arrivé en France à l’âge de 5 ans, il a vu sa demande d’asile refusée. Mais il n’était pas expulsable car il est arrivé en France avant l’âge de 13 ans. "Il y a des lois qui doivent être modifiées. Incontestablement", réagit Manuel Valls. Cela est nécessaire selon lui pour "mieux protéger les Français" alors que "nous vivons avec cette menace terroriste déjà depuis des années".
Manuel Valls appelle Attentat dans un lycée d'Arras : "Il n'y a pas de mots pour qualifier cet acte barbare", déclare le maire de la ville lors de l'hommage à Dominique Bernard"à un changement profond en matière d'immigration". Cela passera selon lui, "par un consensus" sur la loi immigration. Gérald Darmanin a assuré samedi que si cette loi était votée, "elle permettra d'expulser tous ceux qui, même arrivés à 2 ou 3 ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leurs pays d'origine, parce qu'ils ne respectent pas les règles de la République et qu'ils sont des dangers en puissance". Le texte sera examiné au Sénat à partir du 6 novembre.
Manuel Valls espère qu'il y aura "un accord très large entre le Sénat et l'Assemblée nationale, entre la majorité présidentielle et la majorité sénatoriale pour stopper l'immigration, pour revoir les processus d'expulsion, pour remettre à plat le regroupement familial et les questions d'asile dans un cadre européen, pour protéger nos frontières notamment celles du Sud". Il faut également selon lui, "revoir évidemment l'accord de 1968 avec l'Algérie".
L'ancien ministre de l'Intérieur appelle "à changer nos politiques d'immigration qui sont à peu près les mêmes depuis 40 ans". C'est pourquoi, Manuel Valls "n'appelle pas non seulement à voter la loi [immigration] présentée par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt" mais aussi "à aller plus loin". Il plaide pour des "évolutions constitutionnelles".
Manuel Valls déplore les "polémiques inutiles"
"Ce sont des polémiques inutiles" sur un dossier qu'il "n'a pas eu à traiter". Manuel Valls explique pourquoi la famille du principal suspect de l'attaque terroriste d'Arras n'a pas été expulsée début 2014 , alors qu'il était ministre de l'Intérieur de François Hollande. Originaire du Caucase et vivant à Rennes, "cette famille avait été déboutée du droit d'asile et mise dans un avion pour Paris". Elle a ensuite "refusé, sans doute sous les conseils d'associations ou d'avocats, de monter dans l'avion qui devait les amener à Moscou".
Alors que Mohammed M. et ses proches étaient "dans un centre de rétention", son cabinet "a considéré que la famille, qui était là depuis plus de cinq ans, qui avait des enfants scolarisés du CP ou du CE1 à la sixième, répondait aux critères de ce qu'on a appelé la circulaire Valls concernant les sans-papiers, les expulsions d'enfants". De ce fait, "elle n'a pas été expulsée". Lui ne "croit pas" que cette décision ait été prise "sous la pression des associations", même s'il reconnaît que "cette pression existait".
Conflit Israël-Hamas : mettre "un cordon sanitaire autour de LFI"
Manuel Valls "appelle à un cordon sanitaire autour de La France insoumise". "Il ne peut pas y avoir d'alliance ni de premier, ni de deuxième tour [de la présidentielle]" avec le parti, ajoute l'ancien Premier ministre de François Hollande. Pour lui, "il faut une disqualification politique, morale, civique à son égard".
Les prises de positions de La France insoumise (LFI) dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas confortent l'ex-socialiste dans ce qu'il pense du mouvement. Ainsi, il n'est "pas étonné" par le refus de certains Insoumis de qualifier de "terroriste" l'organisation islamiste. En revanche, il s'"étonne que certains s'étonnent ou se questionnent sur la nature de Jean-Luc Mélenchon et de LFI".
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