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49.3, grève chez TotalÉnergies, meurtre de Lola, réforme des retraites, élection du président de LR... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gérard Larcher

Le président LR du Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 20 octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 25 min
Gérard Larcher, président LR du Sénat, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 20 octobre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Gérard Larcher, président Les Républicains du Sénat, était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 20 octobre 2022. Utilisation du 49.3, grève chez TotalÉnergies, meurtre de Lola, réforme des retraites, élection du président de LR... Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

49.3 : "C'est le signe d'un échec du gouvernement"

"C'est le signe d'un échec du gouvernement dans le dialogue qu'il nous avait dit engager", critique Gérard Larcher, au lendemain de l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par le gouvernement pour faire adopter la première partie du projet de loi de finances, sans devoir obtenir le vote de l'Assemblée, au risque de se faire renverser par une motion de censure. Gérard Larcher assure que de plus, ce budget "est déjà obsolète, puisqu'il est basé sur une croissance de 1%, alors qu'elle sera sans doute très inférieure et même très négative".

Motion de censure : "On ne mêlera pas nos voix ni à l'extrême-gauche, ni à l'extrême-droite"

Gérard Larcher assure qu'il "ne faut pas ajouter une crise politique aux crises énergétiques et financières que nous connaissons". De plus, le président (LR) du Sénat, ne souhaite pas rejoindre la Nupes (qui a déjà déposé une motion) ou le RN (qui doit en déposer une ce jeudi) : "On ne mêlera pas nos voix ni à l'extrême-gauche, ni à l'extrême-droite", affirme Gérard Larcher.

Grève TotalEnergies : "Il y a un accord majoritaire, il doit s'appliquer"

"Il y a un accord majoritaire, il doit s'appliquer, et même quand on n'est pas dans l'accord majoritaire, on doit le respecter", tacle Gérard Larcher, alors que les grévistes de TotalEnergies ont reconduit leur grève ce jeudi matin à la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime) et au dépôt de carburant de Feyzin (Rhône).

Le président du Sénat déclare qu'il "faut que les entreprises aient conscience de la nécessité de négocier", et attaque le gouvernement qui, selon lui, "n'a pas anticipé" : "Il faut anticiper les négociations salariales et une fois que les accords sont trouvés, procéder aux réquisitions nécessaires".

Grève dans les centrales nucléaires : "Le gouvernement a agi avec beaucoup de retard"

Gérard Larcher prévient que "nous ne pouvons pas entrer dans l'hiver dans une situation de tension avec le personnel des centrales alors que nous devons remettre en route un certain nombre de centrales". Le président du Sénat reconnaît que "c'est une négociation difficile et tendue mais pense que le gouvernement a agi avec beaucoup de retard et sans doute une insuffisance d'autorité".

Hausses du prix de l'énergie : il faut "doter les collectivités territoriales d'un bouclier tarifaire"

Selon le président du Sénat, "les communes françaises ont consommé au 31 juillet dernier la totalité de leur budget énergie prévu en 2022", et, appuie-t-il, elles n'ont "pas de visibilité pour 2023". Gérard Larcher appelle le gouvernement à "doter les collectivités territoriales d'un bouclier tarifaire, comme les entreprises", et assure qu'aujourd'hui, "il n'y a qu'environ 8 000 communes qui peuvent y avoir accès". Il souhaite donc "une mesure générale pour les communes", qui serait "modulée en fonction de leur situation". "C'est une urgence", plaide le président du Sénat.

Gérard Larcher souhaite également "doubler voire tripler les budgets des centres communaux d'action sociale".

Meurtre de Lola : "C'est aussi le rôle des politiques de poser les questions"

Gérard Larcher qualifie le meurtre de cette jeune fille de 12 ans vendredi 14 octobre à Paris de "drame absolu et en pensant à ce que vivent ses parents". À propos de la polémique qui monte après les accusations de récupération politique par la droite et l'extrême-droite, le président du Sénat répond que "c'est aussi le rôle des politiques de poser les questions".

Une question a beaucoup été mise sur la table ces derniers jours au vu du profil de la principale suspecte, qui était sous "obligation de quitter la France" : ces obligations de quitter le territoire français sont-elles assez exécutées ? "Elles le sont à moins de 10%, il n'est pas illégitime de poser la question 'sereinement', en respectant la douleur [de la famille]", répond Gérard Larcher. "Il y a une responsabilité collective depuis longtemps à ce que les OQTF ne soient pas exécutées, il va falloir nous doter d'outils", préconise Gérard Larcher.

"Un lien" entre immigration de masse et délinquance

Interrogé sur le lien fait par certains à droite et à l'extrême-droite entre immigration de masse et hyperviolence, Gérard Larcher répond qu'il pense qu'"il y a un lien qu'il faut faire, mais ça ne veut pas dire que tous les gens qui sont en situation d'immigration régulière ou irrégulière seraient des délinquants en puissance".

Le président du Sénat prévient que si on ne traite pas les sujets de la violence et de la délinquance, "on termine avec le vote italien et le vote suédois" [respectivement Première ministre post-fasciste, et gouvernement soutenu par l'extrême-droite].
Gérard Larcher demande enfin la prolongation des délais d'assignation à résidence ou à contrôle "après une décision d'OQTF, pour que la décision de justice soit exécutée".

Réforme des retraites : les sénateurs "seront très attentifs à la question de la pénibilité"

Gérard Larcher prévient que les sénateurs "seront très attentifs à la question de la pénibilité", lors des débats qui commenceront en novembre. Le président du Sénat s'inquiète de l'âge de référence du départ à la retraite. Selon lui, "si on ne le change pas, on continuera à avoir la même procédure vis-à-vis des seniors, on ne formera plus après 55 ans, on utilisera la procédure de pré-retraite la plupart du temps forcée".

Le Sénat refuse d'inscrire l'IVG dans la Constitution : "Ma boussole, c'est la loi Veil"

Le Sénat à majorité de droite a rejeté mercredi 19 octobre en première lecture une proposition de loi transpartisane pour inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution, soutenue par le gouvernement. Gérard Larcher affirme que sa "boussole, c'est la loi Veil, et nous savons que l'article 2 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui a valeur constitutionnelle, protège au nom de la liberté des femmes". Ainsi, selon lui, "la loi Veil est protégée au titre de l'article 2".

Le président du Sénat avertit qu'on "ne touche pas à la Constitution par pulsion : on y touche quand c'est absolument nécessaire et fondamental", et en profite pour citer Montesquieu qui disait "ne touche à la Constitution que d'une main tremblante".

Nomination de Jean Castex à la tête de la RATP : "un bon choix"

Gérard Larcher pense que la nomination de Jean Castex à la tête de la RATP proposée par l'Élysée "est un bon choix" et rappelle que l'ancien Premier ministre "avait été choisi pour présider l'agence qui fait les investissements dans le domaine du transport : il avait eu l'unanimité de la Commission au Sénat".

Présidence de LR : les candidats ont en commun de croire "à l'avenir d'une droite"

"Entre les candidats, il y a un point commun, ils croient à l'avenir d'une droite qui ne soit pas coalisée dans la majorité d'Emmanuel Macron, et une droite étanche à l'extrême-droite", avance Gérard Larcher, à un peu moins de 2 mois du congrès du parti qui désignera le futur président, le week-end du 3 et 4 décembre.

Gérard Larcher soutient Bruno Retailleau "parce qu'il est l'équilibre, qu'il a des convictions, et qu'il veut refonder profondément la droite". Aurélien Pradié, lui aussi candidat, "parie sur le social, ce qui n'est pas quelque chose qui me déplaît", reconnaît le président du Sénat. Pour Gérard Larcher, "c'est à nous tous de décider de ce que sera la ligne du parti et pour moi elle est très claire : elle s'inscrit dans les valeurs qui nous rassemblent et dans une nouvelle perspective pour retrouver la confiance des Français".

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Retrouvez l'intégralité du 8h30 franceinfo du jeudi 20 octobre 2022 :

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