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Gérard Filoche est "indéfendable", juge Jean-Christophe Cambadélis

L'ex-patron du PS, invité mardi de franceinfo, a estimé que le tweet à caractère antisémite de Gérard Filoche, figure du PS, relevait non pas du "désaccord politique", mais de "l'éthique". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Christophe Cambadélis, ancien secrétaire national du Parti socialiste. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du Parti socialiste, invité 21 novembre de franceinfo, a estimé que Gérard Filoche, figure du PS, n'était "pas défendable", après son tweet anti-Macron, à caractère antisémite. Le parquet de Paris a ouvert lundi 20 novembre une enquête préliminaire à l'encontre de Gérard Filoche pour "provocation à la haine ou à la violence".

Gérard Filoche est "indéfendable" pour Jean-Christophe Cambadélis : "Aujourd'hui le désaccord n'est pas politique, il est éthique, et on ne transige pas sur l'éthique."
Gérard Filoche est "indéfendable" pour Jean-Christophe Cambadélis : "Aujourd'hui le désaccord n'est pas politique, il est éthique, et on ne transige pas sur l'éthique." Gérard Filoche est "indéfendable" pour Jean-Christophe Cambadélis : "Aujourd'hui le désaccord n'est pas politique, il est éthique, et on ne transige pas sur l'éthique."
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Jean-Christophe Cambadélis a déclaré ne pas comprendre la réaction de Gérard Filoche, exprimée sur le réseau social. "Je ne me l’explique pas. Il y a beaucoup de haine dans la caractérisation d’Emmanuel Macron après les ordonnances, mais ça n’explique pas ce type de réaction." 

L'auteur du tweet, Gérard Filoche, a-t-il encore sa place au PS ? "Certains disaient qu'il ne l'avait plus depuis très longtemps. Moi, j'avais toujours fait en sorte que chacun puisse s'exprimer", a répondu l'ex-patron du PS, précisant qu'il y avait eu "des désaccords de type politique", alors qu'il était à la tête du parti. "Vous vous souvenez de son tweet sur Christophe de Margerie [patron du groupe Total décédé en 2014]. Là, il avait été déféré devant la commission des conflits [du PS]. Aujourd'hui, le désaccord n'est pas politique, il est éthique et on ne peut pas transiger", a ajouté Jean-Christophe Cambadélis, renvoyant la décision à la responsabilité de l'actuelle direction du PS. 

Jean-Christophe Cambadélis "ne pense pas qu'une partie de la gauche a un problème avec l'antisémitisme". Mais il constate qu'"une partie de la gauche a un problème avec le sionisme, vraisemblablement". Toutefois, "quand vous interrogez les hommes et les femmes de gauche, même quand ils sont radicaux, ils ne sont pas antisémites. Il ne faut pas tout confondre", a-t-il précisé.

Le MJS "quasi sectaire"

Dans le journal Libération, huit femmes accusent l'ex-président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Thierry Marchal-Beck, de harcèlement et agressions sexuelles de 2010 à 2014. L'ancien patron du MJS nie les faits et dit se tenir à la "disposition de la justice". Jean-Christophe Cambadélis a déclaré qu'il n'était "pas du tout" au courant des faits, évoquant une organisation fermée. "Je crois qu'il y a la dimension dans cette affaire d'un abus de pouvoir, comme on en voit un peu partout, mais dans ce cas, cela tient au trait spécifique du MJS."

Selon l'ancien numéro un du PS, "le MJS est une organisation extrêmement concentrée, un Etat dans l’Etat au niveau du Parti socialiste, et dans l’opposition au PS", ajoutant qu'"ils font ce qu'ils veulent". Dans cette organisation, a poursuivi Jean-Christophe Cambadélis, "on ne parle pas aux autres. Il y a une dimension fractionnaire, quasiment sectaire."

Par ailleurs, interrogé sur l'Europe, Jean-Christophe Cambadélis a évoqué la perspective d'une convention européenne pour refonder l'Union européenne, envisagée par Emmanuel Macron. "Je pense que chaque parti politique pourrait travailler, même s'il y a des désaccords, pour que cette grande convention puisse se faire et qu'il y ait la possibilité de donner un nouvel élan à l'Europe", a déclaré l'ex-leader du PS. Jean-Christophe Cambadélis n'est plus député le mois de juin et n'envisage pas d'être député européen. "Je ne me fixe pas cet objectif", a-t-il précisé.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Christophe Cambadélis sur franceinfo le 21 novembre 2017.

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