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Réforme des retraites : "Emmanuel Macron cherche peut-être à éviter le mur de l'opposition", estime Nicolas Dupont-Aignan

Le président de la République a annoncé le report de la présentation de la réforme des retraites au début de l'année 2023, au lieu du 15 décembre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicolas Dupont-Aignan était l'invité de franceinfo le lundi 12 décembre 2022. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Emmanuel Macron cherche peut-être à éviter le mur qu'il y a devant lui, le mur de l'opposition", estime lundi 12 décembre sur franceinfo Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout La France après l'annonce le matin même du président de la République de présenter la réforme des retraites le 10 janvier au lieu du 15 décembre.

>> Réformes des retraites : pourquoi Emmanuel Macron a reporté à janvier la présentation du projet

"Encore une fois, personne ne comprend ni l'utilité de cette réforme ni son caractère juste", argumente Nicolas Dupont-Aignan. "Pourquoi, pour quelques milliards, déclencher une crise sociale énorme alors qu'il y a d'autres solutions pour éviter les gaspillages", questionne-t-il. Pour le député, "le vrai enjeu aujourd'hui c'est la crise énergétique."

"On se demande parfois si Emmanuel Macron gouverne le pays ou s'il obéit à des mots d'ordre extérieurs."

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout La France

à franceinfo

Selon l'homme politique, la réforme des retraites voulue par le gouvernement n'est pas souhaitable puisque "peu de gens auront une retraite à taux plein." "Mettre la retraite à 65 ans quand on a un taux de chômage entre 55 et 65 ans qui est considérable c'est transformer des futurs retraités en des allocataires de minima sociaux, c'est paupériser la France." Pour Nicolas Dupont-Aignan, cette réforme "serait vraiment la réforme de trop".


Concernant les neuf 49.3 déposés par Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote la partie "dépenses" et l'ensemble du projet de budget de l'Etat pour 2023, le député critique cette méthode  : "Elle les dépose avant le débat, ce qui fait qu'on n'a même pas pu parler du budget". Pour Nicolas Dupont-Aignan ce n'est pas démocratique, il met donc "en garde le gouvernement" qui - selon lui - "n'a jamais digéré sa défaite législative" et "croit qu'il a encore une majorité".

"La démocratie européenne" est un "contre-sens"


A propos des soupçons de corruption qui secouent actuellement le Parlement européen, Nicolas Dupont-Aignan en profite pour souligner un autre point  : celui de la "démocratie européenne" qui est "un contre-sens" d'après lui "parce qu'il n'y en a pas". "Tous les pouvoirs sont dans les mains de la Commission, des juges et un tout petit peu du Parlement qui est la proie des lobbies, tout le monde le sait", affirme-t-il. Pour éviter que ce genres d'affaires ne se répètent, il faut "faire le ménage là-bas et redonner le pouvoir aux nations qui doivent coopérer entre elles sur des projets d'intérêt général".

>> Soupçons de corruption au Parlement européen : suivez l'évolution de l'affaire en direct


Enfin, le député s'exprime après l'élection d'Eric Ciotti à la tête du parti LR  : "Ce que je souhaite c'est qu'Eric Ciotti mette en pratique ses paroles". Et Nicolas Dupont-Aignan de questionner  : "Est-ce que LR va être la roue de secours du gouvernement, comme ils le sont depuis le début du quinquennat parce qu'ils ne votent pas les motions de censure, ou est-ce qu'ils vont enfin les voter quand ils ne sont pas d'accord ?" Lui plaide pour une "coalition à l'italienne entre le RN, Debout la France, Les Républicains qui ne veulent pas soutenir Macron".

Retrouvez l'interview en intégralité : 

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