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Plan de paix au Proche-Orient : "Les Palestiniens ont refusé d'y collaborer", affirme un diplomate israélien en France

Le président américain a présenté mardi son "deal du siècle" aux côtés du Premier ministre israélien. Un plan très favorable à Israël, d'emblée rejeté par les Palestiniens.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Daniel Saada, ministre plénipotentiaire auprès de l'Ambassade d'Israël en France, invité de franceinfo mercredi 29 janvier 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Daniel Saada, ministre plénipotentiaire auprès de l'Ambassade d'Israël en France, déplore mercredi 29 janvier sur franceinfo que "les Palestiniens ont refusé de collaborer" au plan de paix pour le Proche-Orient. Le document a été présenté mardi par le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Le diplomate juge que "les Palestiniens n'ont jamais raté l'occasion de rater une occasion", reprenant une citation d'un ancien ministre israélien.

franceinfo : Le plan de paix de Donald Trump pour le Proche-Orient a-t-il déjà vécu ?

Daniel Saada : Il vient d'être déposé, nous regrettons que la partie palestinienne l'ait déjà rejeté avant même de l'avoir analysé, avant d'avoir accepté d'y participer. Cela fait plus de trois ans que ce plan est élaboré et que les Palestiniens ont refusé d'y collaborer. Ils ont refusé à plusieurs reprises, puisque l'employé spécial du président Trump s'est approché des Palestiniens et ils ont refusé de coopérer.

C'est un plan de paix ou un plan d'annexion ? L'État palestinien serait amputé de 30% de ses frontières de 1967. Qui accepterait un deal pareil ?

Lorsqu'en 1948 nous avons déclaré notre État, nous étions très loin du rêve que nous avions de notre État, nous étions même très loin de ce que représentait l'idée d'un État juif. Et pourtant, lorsqu'en 1947 l'ONU a décidé du plan de partage, nous sommes descendus dans la rue, non pas pour tirer ou pour appeler à la violence, mais pour danser. Parce que nous pensions que c'était là l'occasion rêvée de pouvoir forger notre destin en tant que peuple. Et c'est vraiment dommage que les Palestiniens ne saisissent pas à nouveau cette occasion.

Quand on regarde la carte, cet État palestinien, ce sont des taches avec des colonies à l'intérieur, il n'y a rien de cohérent.

Vous avez entièrement raison. Rien n'est cohérent, car rien n'est cohérent dans l'aspiration d'un État pour le peuple palestinien. A la base, il n'y a pas de cohérence, la géographie n'est pas cohérente. Donc il faut être audacieux, il faut chercher des solutions créatives (…) C'est tout simplement l'idée de remplacer la confrontation par la réconciliation. Ce sont des dynamiques. Lorsque l'on paie des terroristes qui ont fait des attentats et qui ont tué des innocents, lorsqu'ils deviennent des héros, ce n'est pas ainsi que l'on crée un État (…) Monsieur Abbas [président de l'Autorité palestinienne] s'il l'avait voulu, il aurait pu être à côté de M. Netanyahou et de M. Trump pour ce plan de paix, mais il a refusé. Abba Eban, notre ministre des affaires étrangères, en 1973, disait que "les Palestiniens n'ont jamais raté l'occasion de rater une occasion". Je crois que c'est encore ce qui est en train de se passer.

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