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"Mettre des règles, dire que le racisme n'a pas sa place dans la police, arrêter l'impunité qu'il y a sur les policiers, cela protège l'image de la police", selon Mathilde Panot

"La police est éclaboussée par cette image de certains qui se permettent de faire des actes sans qu'il n'y ait aucune sanction", estime Mathilde Panot, députée La France insoumise, invitée sur franceinfo vendredi 12 juin.

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Mathilde Panot, députée La France insoumise du Val-de-Marne, sur franceinfo le 12 juin 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Le fait de mettre des règles, le fait de dire que le racisme n'a pas sa place dans la police, le fait d'arrêter l'impunité qu'il y a sur les policiers, cela protège l'image de la police", a affirmé vendredi 12 juin sur franceinfo Mathilde Panot, la députée La France insoumise (LFI) du Val-de-Marne, après les mobilisations des policiers déposant leurs menottes à terre sur fond de tensions avec le ministre de l'Intérieur. "La police est éclaboussée par cette image de certains qui se permettent de faire des actes sans qu'il n'y ait aucune sanction", ajoute Mathilde Panot. Mais elle espère que ces actes soient le fait "d'une minorité" de policiers.

La députée revient sur les propos de Christophe Castaner, interdisant la clé d'étranglement avant de revenir dessus. "Si vous le prenez dans l'autre sens, ça veut dire que la France autorise des clés d'étranglement", souligne Mathilde Panot. 

Vous vous rendez compte qu'on continue à utiliser des armes létales, des pratiques qui ont déjà mené à la mort, notamment d'Adama Traoré, le plaquage ventral.

Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne

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Pour la députée LFI, l'utilisation du Taser par les forces de l'ordre "n'est pas la solution". Elle assure qu'il y a "beaucoup d'autres pays où on n'utilise pas ces armes-là, on n'utilise pas ces pratiques-là. C'est comme ça qu'on établit la confiance dans la police, qui est un service public au service des citoyens et citoyennes de notre pays".

"La question n'est pas de dire, la police, tous pourris"

Le ministre de l'Intérieur doit-il partir ? "Cela fait longtemps qu'on demande à ce qu'il démissionne", indique Mathilde Panot. "Vous imaginez le nombre de personnes qui sont éborgnées dans notre pays, juste parce qu'elles ont été manifester ? C'est un scandale absolu d'avoir cette situation en France, où l'on n'a même plus la garantie d'aller manifester sans rentrer une main en moins, un oeil en moins. Ce n'est pas possible, Et c'est directement la responsabilité de Castaner, et pas seulement des policiers, parce que c'est lui qui donne les ordres."

Mathilde Panot assure qu'elle sera à la manifestation organisée samedi à Paris par le comité Adama Traoré, jeune homme noir décédé en 2016 après son interpellation par trois gendarmes en région parisienne. La manifestation se tient sous le mot d'ordre "vérité et justice pour Adama, et toutes les victimes de la police ou de la gendarmerie". La députée se dit en accord avec ce mot d'ordre. Mais "la question n'est pas de dire, la police, tous pourris". Selon elle, "c'est comme ça que c'est caricaturé par certains policiers, notamment le syndicat Alliance. Mais toute la police n'est pas cette police-là".

Lorsqu'il y a des actes racistes, violents, anti-républicains, il faut qu'il y ait des sanctions. Et c'est comme ça qu'on trouve une confiance entre les citoyens et sa police.

Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne

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Elle souhaite que le "contrôle de l'IGPN, la police des polices," soit "indépendant. On doit renforcer le contrôle externe par le Défenseur des droits". Elle prend l'exemple de l'Angleterre "où un citoyen peut candidater pour être volontaire pour faire des enquêtes. Il faut des personnalités extérieures, et pas seulement des policiers, dans l'IGPN".

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