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"Pièces à conviction". FNSEA : enquête sur un empire agricole

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Article rédigé par franceinfo, France 3
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La FNSEA est le premier syndicat des agriculteurs, avec 53% des voix aux dernières élections professionnelles. Comment fonctionne cette fédération ? Ses représentants occupent des postes clefs dans toute la France, elle oriente les politiques agricoles, joue un rôle décisif dans l’attribution des terres et monopolise les financements.

Des voix s’élèvent pourtant contre ce syndicat tout-puissant et contre son président, Xavier Beulin, qui est aussi à la tête de l’un des géants mondiaux de l’agro-industrie. Peut-il à la fois défendre les intérêts des paysans, étranglés par la crise, et ceux de son groupe ?

La FNSEA est le premier syndicat des agriculteurs, avec 53% des voix aux dernières élections professionnelles. Son très médiatique président Xavier Beulin est le seul visage connu de cette organisation qui tient les rênes de l’agriculture française. Mais comment fonctionne cette fédération ? Ses représentants occupent des postes clefs dans toute la France, la FNSEA préside ainsi 84 des 89 chambres d’agriculture du pays. Elle oriente les politiques agricoles, joue un rôle décisif dans l’attribution des terres, monopolise les financements.

Des conflits d’intérêts ?

Un vent de contestation souffle pourtant dans les rangs de la FNSEA. Des voix s’élèvent contre ce syndicat tout-puissant et contre son président, qui est aussi à la tête de l’un des géants mondiaux de l’agro-industrie. Peut-il à la fois défendre les intérêts des paysans, étranglés par la crise et ceux de son groupe ?

Un monde paysan où règne encore l'omerta

Dans le Cantal, un agriculteur victime de la sécheresse affirme avoir été privé d’aide financière publique car il n’appartenait pas à la FNSEA ; en Charente-Maritime, des agriculteurs accusent la FNSEA d’avoir voulu faire main basse sur des terres, et dans le Puy-de-Dôme, des syndicats concurrents émettent des soupçons de détournement de fonds publics.

Pour "Pièces à conviction", Marianne Kerfriden lève le voile sur les dérives du syndicat agricole dans les campagnes françaises où, par peur des représailles, la règle est l’omerta.

"FNSEA : enquête sur un empire agricole", un document de 52 minutes réalisé par Marianne Kerfriden, suivi d'un débat animé par Virna Sacchi.

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DROIT DE REPONSE DE LA FDSEA DU CANTAL

La FDSEA du Cantal exprime son indignation après la diffusion du reportage intitulé "FNSEA : enquête sur un empire agricole" dans le magazine "Pièces à conviction", le 18 janvier 2017.
Dans une séquence consacrée à la sécheresse de 2011 il a été suggéré que la FDSEA du Cantal aurait mis en œuvre une stratégie discriminatoire et clientéliste en captant une aide débloquée par le Conseil Général, et en interdisant aux exploitants non adhérents ou refusant d'adhérer au syndicat d'en bénéficier, les obligeant à se fournir en paille à un prix deux fois supérieur. Il était affirmé également que les fonds auraient bénéficié aux dirigeants de la FDSEA, qui se seraient "servis".
Cette présentation des faits est fausse et diffamatoire. 2011 était une année de forte spéculation sur les fourrages. La profession a souhaité faire baisser la pression sur le marché en incitant les groupes dynamiques à ramener de la paille dans le département. La FDSEA a pris ses responsabilités pour acheminer plusieurs milliers de tonnes, notamment en train. L'aide était ouverte à toute structure collective. Sur les 250.000 euros débloqués par le Conseil Général l'association Sècheresse Cantal 2011 animée par la FDSEA du Cantal a bénéficié d'environ 150 000 €. Les coopératives d'utilisation du matériel agricole (CUMA) qui se sont mobilisées ont bénéficié de 30 à 40 000 €. L'enveloppe n'a pas été totalement consommée, il restait environ 70 000 €. Toute association, groupement, syndicat pouvait bénéficier de cette aide en faisant les démarches nécessaires. Contrairement à ce qu'affirme dans le reportage le porte-parole de la Confédération Paysanne, les fonds n'ont pas été versés aux agriculteurs et aux responsables de la FDSEA, mais à l'association Sècheresse Cantal 2011, qui a utilisé ces fonds pour ramener la paille depuis les trains à Brioude vers les exploitations.

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