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Vidéo Automobilistes armés, bus blindés, barrages militaires... la vie à Rehelim, colonie de Cisjordanie illégale selon le droit international

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Automobilistes armés, bus blindés, barrages militaires... la vie à Rehelim, colonie israélienne de Cisjordanie illégale selon le droit international
Automobilistes armés, bus blindés, barrages militaires... la vie à Rehelim, colonie israélienne de Cisjordanie illégale selon le droit international Automobilistes armés, bus blindés, barrages militaires... la vie à Rehelim, colonie israélienne de Cisjordanie illégale selon le droit international (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Le long de la route 60 qui traverse la Cisjordanie, territoire occupé militairement par Israël, villages arabes et colonies israéliennes se font face dans une tension permanente, ravivée depuis le 7 octobre. Ces colonies sont illégales au regard du droit international, mais l'Etat d'Israël en a autorisé 146. Comme celle de Rehelim, où vit une Franco-Israélienne qu'a rencontrée "Envoyé spécial".

"Si j'ai pris une arme, c'est pour cette route-là" : la route 60 est l'artère principale de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé militairement par Israël depuis 1967. Sarah, une Franco-Israélienne, ne l'emprunte qu'avec son revolver dans son sac. "On nous a appris à tirer à l'arme à feu, explique-t-elle, et comment continuer de conduire avec les coudes et tirer en même temps."

Sur cette route qui traverse la Cisjordanie du nord au sud, la station-service où nous faisons sa rencontre était l'un des rares endroits où se croisaient encore Juifs et Arabes. Depuis que quatre colons israéliens ont été abattus par deux Palestiniens d'un village voisin en juin dernier, un écriteau proclame "Vengeance" à l'entrée de la station. Les plaques d'immatriculation blanches, palestiniennes, l'ont désertée. Celles des véhicules israéliens sont jaunes, et comme Sarah, tous leurs propriétaires viennent faire le plein armés. Sur le trajet jusqu'à chez elle, contrôle militaire, fortifications de béton aux arrêts de bus, eux-mêmes blindés à l'épreuve des balles, témoignent d'une tension permanente, encore plus vive depuis les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre.

Un avant-poste qui a acquis un statut officiel depuis 2012

De part et d'autre de la route 60 se succèdent villages arabes et colonies israéliennes, reconnaissables à leurs toitures rouges. Illégales au regard du droit international, 146 d'entre elles ont été autorisées par l'Etat israélien. C'est le cas de Rehelim, depuis 2012. La première de ses maisons de tôle était sortie de terre en 1991, puis ce qui était un avant-poste, une sorte de colonie sauvage, s'est rapidement étendu. Cent trente familles israéliennes y vivent désormais, dont celle de Sarah, sous la protection de l'armée israélienne.

L'équipe d'"Envoyé spécial" l'a suivie dans son appartement doté de trois chambres, pour lequel elle verse un loyer de 1 000 euros à la colonie. En ce moment, elle l'occupe seule avec ses sept enfants : son mari, entrepreneur en bâtiment, est parti faire la guerre à Gaza. La famille est très religieuse, et en ce jour de shabbat, elle prépare les repas du soir aidée de ses filles... en gardant un œil sur les voisins d'en face.

En haut de la route 60, visible de la fenêtre du salon, "c'est une montagne arabe. Ils jettent des pierres, ils tirent, ils jettent des bouteilles d'explosif, sans arrêt. Ils croient qu'avec la force ils vont nous expulser d'ici. Et 'd'ici', c'est pas de la Cisjordanie, c'est de tout le pays d'Israël", se plaint la mère de famille. Selon les Nations unies et le droit international, cette terre palestinienne de Cisjordanie n'est pas en Israël, mais les colons restent sûrs de leur bon droit… 

Extrait de "La route de la haine", un reportage diffusé le 7 décembre 2023 dans "Envoyé spécial".

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