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Vidéo "Je ne me vois pas comme un pro-israélien ou un pro-palestinien, je suis un pro-être humain" : la colère d'Arik Ascherman, le rabbin qui vient en aide aux Palestiniens chassés de leurs terres

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"Je ne me vois pas comme un pro-israélien ou un pro-palestinien, je suis un pro-être humain" : la colère d'Arik Ascherman, le rabbin qui vient en aide aux Palestiniens chassés de leurs terres
"Je ne me vois pas comme un pro-israélien ou un pro-palestinien, je suis un pro-être humain" : la colère d'Arik Ascherman, le rabbin qui vient en aide aux Palestiniens chassés de leurs terres "Je ne me vois pas comme un pro-israélien ou un pro-palestinien, je suis un pro-être humain" : la colère d'Arik Ascherman, le rabbin qui vient en aide aux Palestiniens chassés de leurs terres (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Sur la route 60, l'une des plus fréquentées de Cisjordanie, "Envoyé spécial" a accompagné un homme qui tente de briser les barrières entre Israéliens et Palestiniens. Ce matin-là, le rabbin Arik Ascherman répondait à l'appel au secours d'un berger chassé de ses terres par une attaque de colons.

"Je ne me vois pas comme un pro-israélien ou un pro-palestinien, je suis un pro-être humain", déclare Arik Ascherman. Ce rabbin de 64 ans d'origine américaine, qui "milite pour les droits humains, aussi bien des Palestiniens que des Juifs", a reçu en 2011 le prix Gandhi pour la paix. Ce matin-là, il a été appelé au secours par un bédouin de Cisjordanie.

Ce berger palestinien a dû abandonner sa maison pour la troisième fois. C'était le 13 octobre dernier, une semaine près l'attaque du Hamas contre Israël. "Un colon est arrivé ici, et il est entré dans nos maisons, raconte-t-il. Ils ont ouvert les frigos, ils parlaient aux femmes… Alors on leur a dit 'Qu'est-ce que vous faites là ? Dégagez !' Ils sont partis loin, là-bas. Ils se sont arrêtés à 150 mètres de la maison. Ils étaient à peu près 25, 30 personnes. Ils ont commencé par brûler la maison que tu vois là-bas, et à casser les fenêtres." 

Pour le rabbin, de telles exactions ont un nom. Il n'hésite pas à employer le mot qui désigne "ce qu'ont vécu [s]es ancêtres, massacrés en Ukraine au XIXe siècle" : "Il y a eu un pogrom ici."

"Je suis en colère. J'ai honte que ce soit fait par le peuple juif, ça va à l'encontre du judaïsme, de la morale juive."

Le rabbin Arik Ascherman,

dans "Envoyé spécial"

Aujourd'hui, le village de Mohammed n'existe plus. Les 85 personnes qui vivaient ici ont pris la fuite. Elles campent désormais sous des tentes, à une dizaine de kilomètres de là. De l'habitation de tôle qu'il occupait avec sa famille depuis treize ans, ne restent que quelques pierres et une petite poupée, souvenir des jours heureux. Il est en train de reconstruire sa maison un peu plus loin, et compte sur la protection du rabbin en cas de nouvelle descente des colons. 

Depuis le 7 octobre, ces attaques sont encore plus fréquentes qu'avant, affirme Mohammed. Selon les Nations unies, en Cisjordanie, plus de 600 personnes ont dû quitter leurs terres.

Extrait de "La route de la haine", un reportage à voir le 7 décembre 2023 dans "Envoyé spécial".

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