"Envoyé spécial" du jeudi 13 juin 2024

Publié Mis à jour
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Envoyé spécial
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Au sommaire cette semaine : "Dissolution, quelles solutions ?", "Fin du silence dans les rangs", "Géorgie : le péril russe".

Dissolution, quelles solutions ?

Au soir du dimanche 9 juin, après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée en convoquant des élections législatives anticipées les dimanches 30 juin et 7 juillet. Quelles réactions en France ? "Envoyé spécial" est retourné à Breteuil (Hauts-de-France), 4 300 habitants, où le RN a convaincu plus de 50% des électeurs et la majorité présidentielle n'a récolté que 12%. Comment la population a-t-elle vécu ces résultats ? Le magazine est aussi retourné à Montargis, où le RN est également en tête. La sous-préfecture du Loiret avait vécu une nuit d'émeutes le 29 juin 2023, après la mort du jeune Nahel, tué à Nanterre par un policier. Voitures brûlées, commerces vandalisés... les heurts ont laissé des traces et libéré la parole.

Ambiance différente à Toulouse, où la gauche a affiché une large victoire : 21% pour les socialistes, 19% pour LFI, loin devant le RN à 13%. Dès lundi 10 juin, les forces de gauche se sont rassemblées pour demander la mise en place d'un "front populaire". Parviendront-elles à s'unir ? A Concarneau en Bretagne, région où le RN est arrivé en tête pour la première fois, Christian Pérez vient de rentrer en campagne expresse pour un mandat de député. Moins de trois semaines avant le premier tour, il tente de mettre en œuvre le "plan Matignon" préparé par son parti, le RN. Dans l'Allier, où plus de 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le magazine est aussi retourné à Saint-Palais, petit bourg qui a voté à 40% pour Jordan Bardella.

Un reportage de Floriane Chaume, Pierre Monégier, Olivier Sibille, Anaïs Bard, Lila Bellili, Romain Boutilly, Arnaud Muller, Gaëlle Schwaller, Sarah Lerch, Marie Petitjean, Cyril Théophilos, Pablo Rey, Ilioné Schultz.

Fin du silence dans les rangs

C’était son rêve, pourtant, Manon Dubois a abandonné sa carrière dans la Marine nationale. Son agresseur, lui, est toujours en poste alors qu’elle est devenue vendeuse sur les marchés. A l’armée, la jeune recrue a été victime d’agressions sexuelles répétées pendant deux ans. Elle dénonce la légèreté de la sanction de son agresseur, et de sa condamnation par la justice : 600 euros de dommages et intérêts et une obligation de suivre un stage de sensibilisation aux violences sexistes. Quelques mois après avoir dénoncé les faits, Manon Dubois a quitté l’armée. Elle estime ne pas avoir été protégée par l’institution.

Son témoignage en a entraîné d’autres. Laetitia Saint-Paul, première femme militaire à être devenue députée, en a reçu des dizaines sur sa boîte mail. "Envoyé spécial" a rencontré des victimes qui accusent la "Grande Muette" de les avoir réduites au silence, des femmes qui ont quitté les rangs à regret après avoir été agressées. Les prémices d’un #MeToo des armées ? En 2014, l’armée a créé la cellule Thémis pour recueillir le témoignage de victimes de violences sexuelles avec la promesse de sanctions exemplaires envers les agresseurs. Dix ans plus tard, quel est son bilan ? Comment sont prises en charge les victimes de violences sexuelles dans les rangs ?

Un reportage de Laura Aguirre de Carcer, Swanny Thiébaut, Marielle Krouk et Vincent Zanetto.

Invitée : la comédienne Anna Mouglalis

Géorgie : le péril russe

Chaque soir, Tamara, 25 ans, descend dans les rues de Tbilissi, la capitale de la Géorgie, pour protester contre la loi "sur l’influence étrangère". Avec elle, des milliers de manifestants qui dénoncent une "loi russe" qui viserait à museler l’opposition, les ONG et les médias indépendants. L’œuvre du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, fondé par un oligarque multimilliardaire qui a fait fortune en Russie, et dirige le pays dans l’ombre depuis sa villa qui surplombe la ville : Bidzina Ivanichvili.

Menaces, agressions, tags devant leurs domiciles les désignant comme des "agents de l’étranger" : les manifestants dénoncent un climat de guerre froide dans cette petite République du Caucase où 80% des habitants rêvent que leur pays rejoigne l’Europe. Un rêve devenu plus pressant encore depuis la guerre en Ukraine. Car les Russes sont déjà là : tous les jours, Luda, 68 ans, les observe à la jumelle depuis le perron de sa maison. Depuis la guerre de 2008, l’armée de Poutine occupe 20% de la Géorgie.

Un reportage d’Alice Gauvin, Baptiste Laigle, Irma Jajanashvili et Amandine Stelletta.

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