Cet article date de plus d'un an.

Vidéo Soupçons de dopage : en 2020, le plus grand entraîneur de France surpris une seringue à la main avant une course hippique

Publié Mis à jour
En 2020, le plus grand entraîneur de France surpris une seringue à la main avant une course hippique
En 2020, le plus grand entraîneur de France surpris une seringue à la main avant une course hippique En 2020, le plus grand entraîneur de France surpris une seringue à la main avant une course hippique (Complément d'enquête / France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Le 5 janvier 2023, "Complément d'enquête" vous emmène aux courses hippiques. Un milieu huppé récemment éclaboussé par des affaires judiciaires, après l'ouverture d'enquêtes pour soupçons de dopage et de tricherie. Le magazine a recueilli des témoignages qui éclairent de l'intérieur des pratiques peu reluisantes dans un monde où règne l'omerta... Pour améliorer les performances de leurs pur-sang, certains patrons d'écuries n'hésiteraient pas à leur injecter des produits dangereux.

A l'hippodrome de Saint-Cloud, le 31 août 2020, se courait le Prix de Montgeron. A la clé, 20 000 euros pour le propriétaire du cheval qui franchirait la ligne d'arrivée en vainqueur, après une course de 1,6 kilomètre. C'est Bosioh, un pur-sang de 3 ans, qui remporte la course... après une spectaculaire remontada à 400 mètres de l'arrivée. Le cheval appartient à l'écurie d'Andrea Marcialis, l'un des plus grands entraîneurs de France, aujourd'hui dans la tourmente.

Plusieurs témoins ont rapporté à "Complément d'enquête" des scènes qu'ils ont trouvées suspectes ce matin-là. Selon l'employée qui a conduit son patron à l'hippodrome, dans la voiture, l'entraîneur aurait commencé à préparer un mélange à injecter. Elle affirme s'y être opposée. Il lui aurait répondu : "C'est moi qui décide, c'est moi le patron" et, une fois sur place, serait "rentré dans le box pour faire la piqûre". Andrea Marcialis aurait été aperçu une seringue à la main une heure avant le départ de la course par un autre témoin. 

Alertés, les commissaires de l'hippodrome décident d'un contrôle inopiné. Bosioh est testé positif à une substance interdite, le butyl glucuronide. France Galop, la maison mère organisatrice des courses de galop, sanctionne aussitôt l'entraîneur, qu'elle suspend pour neuf mois.

Une pharmacie personnelle remplie de produits illégaux 

Avec cette sanction – "pas si lourde" au regard de ce qui se pratique dans d'autres sports, juge le journaliste spécialiste du dopage Patrick Lanabère –, l'histoire aurait pu s'arrêter là pour Andrea Marcialis. Mais le procureur de Senlis a décidé d'ouvrir une enquête pour administration de substances prohibées. En perquisitionnant les écuries de l'entraîneur, alors au faîte de sa carrière, la police a découvert une pharmacie personnelle remplie de produits illégaux : DMG (pour améliorer l'endurance du cheval), TAD 3000 (pour l'aider à lutter contre le stress en cas d'effort), Pain Killer (un cocktail explosif qui, en supprimant la sensation de douleur, peut occasionner des fractures obligeant à euthanasier l'animal)… Ces produits sont strictement interdits en France.

Andrea Marcialis, qui a répondu par téléphone aux questions de "Complément d'enquête", nie avoir eu recours à des produits dopants. L'instruction de ce dossier, dans lequel douze personnes sont mises en examen, est toujours en cours. Pour le moment, l'entraîneur est présumé innocent.

Extrait de "Courses hippiques : la grande triche ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 5 janvier 2023.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.