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Vidéo "Resté quinze heures sur un brancard, retrouvé en arrêt cardiaque" : en deux mois, 43 "décès inattendus" ont été recensés aux urgences de 22 départements

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"Resté quinze heures sur un brancard, retrouvé en arrêt cardiaque" : en deux mois, 43 "décès inattendus" ont été recensés aux urgences de 22 départements
"Resté quinze heures sur un brancard, retrouvé en arrêt cardiaque" : en deux mois, 43 "décès inattendus" ont été recensés aux urgences de 22 départements "Resté quinze heures sur un brancard, retrouvé en arrêt cardiaque" : en deux mois, 43 "décès inattendus" ont été recensés aux urgences de 22 départements (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Combien de patients "oubliés" sur des brancards, décédés dans les services d'urgences ? Ce chiffre pourrait atteindre 150 dans toute la France, selon le syndicat SAMU-Urgences de France, dont l'ancien patron n'est autre que l'actuel ministre de la Santé. Dans cet extrait de "Complément d'enquête", son successeur répond à François Braun, qui aujourd'hui qualifie d'"agitateurs" ces urgentistes.

En 2018, le cas d'une patiente retrouvée morte sur un brancard, douze heures après son admission aux urgences, a fait scandale. Un "décès inattendu", selon la terminologie administrative, qui ne serait pas isolé... En décembre et janvier derniers, "on en a toute une litanie qui se succèdent", déplore le Dr Marc Noizet, président du syndicat SAMU-Urgences de France (SUdF).

Un patient "retrouvé en arrêt cardiaque sur le brancard" après y être resté quinze heures ; un homme de 87 ans qui n'a pu être hospitalisé par manque de place, "et qu'on retrouve décédé après dix heures passées sur un brancard, aux urgences" ; un autre encore, énumère-t-il, "retrouvé dans un couloir des urgences, décédé ; ça faisait trente-six heures qu'il y était"...

"Je pense que le chiffre, si on avait l'exhaustivité, ferait vraiment froid dans le dos."

Dr Marc Noizet, président de SAMU-Urgences de France

dans "Complément d'enquête"

Ces cas dramatiques ont été signalés à SUdF dans le cadre du "No dead challenge", une enquête lancée par le syndicat auprès des hôpitaux publics pour recenser les "morts inattendues". Selon ses résultats, 43 décès de ce type ont été déclarés sur deux mois dans 22 départements… mais 79 départements n'ont pas communiqué de chiffre. Le Dr Noizet estime qu'il pourrait atteindre, pour le seul mois de décembre 2022, "au minimum" 100 à 150 dans toute la France.

Quand François Braun interpellait les pouvoirs publics sur la crise de l'hôpital

Ces estimations sont remontées jusqu'au ministre de la Santé, François Braun – lui-même ancien président de SAMU-Urgences de France et initiateur d'un "No bed challenge" en 2018 pour alerter sur le manque de lits aux urgences. "Comment peut-on faire son métier dans des circonstances où vous avez des malades plein les couloirs ?" questionnait celui qui dénonçait à l'époque "la violence, énorme, du système envers les personnels soignants des urgences". Comment a-t-il réagi ?

"Notre ministre nous a qualifiés d''agitateurs', en disant qu'on n'avait pas le droit de jouer avec ça. Nous, on ne joue pas, parce que c'est nous qui portons la responsabilité du décès de ces malades. C'est une vraie problématique."

Dr Marc Noizet

dans "Complément d'enquête"

"Quand vous avez un malade qui décède dans un service qui est complètement saturé, parce qu'il y a zéro lit dans l'hôpital et que les patients continuent à affluer, tout le monde est au courant de la situation, souligne le médecin. Le directeur de l'établissement est au courant de la situation, le directeur de l'ARS (Agence régionale de santé) est au courant qu'il y a un encombrement de ce service, le ministre est au courant que les services d'urgences sont encombrés, englués dans une activité indue." 

Extrait de "Quand les urgences ne répondent plus !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 1er juin 2023.

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