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Vidéo Il craint que des patients meurent à cause de la saturation des urgences : pour "ne pas être complice", un médecin lance l'alerte dans "Complément d'enquête"

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Il craint que des patients meurent à cause de la saturation des urgences : pour "ne pas être complice", un médecin lance l'alerte dans "Complément d'enquête"
Il craint que des patients meurent à cause de la saturation des urgences : pour "ne pas être complice", un médecin lance l'alerte dans "Complément d'enquête" Il craint que des patients meurent à cause de la saturation des urgences : pour "ne pas être complice", un médecin lance l'alerte dans "Complément d'enquête" (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Prendrait-on des risques aujourd'hui, en France, en se rendant aux urgences ? La saturation des services serait telle qu'un médecin urgentiste donne une réponse alarmante à cette question. Dans l'établissement où il exerce, ce lanceur d'alerte a filmé pour "Complément d'enquête" des images de son quotidien qui ne sont pas rassurantes...

"Je ne veux pas, juste en me taisant, être complice. Même si je dois en perdre mon poste, je ne peux plus me taire, c'est pas possible." Sébastien Harscoat est urgentiste au CHRU de Strasbourg, où les demandes de tournage de "Complément d'enquête" ont été refusées. Malgré le risque de perdre son emploi, il a filmé son quotidien pendant un mois. Jour après jour, ses images montrent un hôpital au bord de l'implosion, des conditions d'accueil apocalyptiques.

Dans la cour, ce sont parfois jusqu'à sept ambulances qui attendent que leur passager soit pris en charge. A l'intérieur de l'hôpital, les situations d'urgence majeure s'accumulent. Certains patients restent cantonnés aux urgences plusieurs jours d'affilée. "On est dans cette situation, un peu, de catastrophe, de guerre, continuellement, alerte le praticien. Des patients sur le brancard, qui sont là depuis 48 heures, trois jours, quatre jours... cinq jours, ça arrive. Le dernier, il est resté sept jours sur un brancard."

"Souvent, je vois un patient, je l'évalue rapidement, je lui dis 'A tout à l'heure'. Et quand je ferme la porte, je sais qu'en fait, je suis en train de lui mentir. Je ne suis même pas sûr que je vais pouvoir aller le revoir."

Sébastien Harscoat, praticien hospitalier aux urgences des hôpitaux universitaires de Strasbourg

dans "Complément d'enquête"

Depuis la crise du Covid, la situation ne cesserait de s'aggraver, avec le départ de huit médecins entre le SAMU et les urgences. Dans de telles conditions, comment assurer la sécurité des patients ? La vraie question qu'il faut poser, selon Sébastien Harscoat, c'est celle-ci : est-ce qu'on peut aller dans un service d'urgences aujourd'hui, en France, sans prendre de risques ? Et selon lui, la réponse est "non", le risque serait même présent en permanence.

"Il n'y a aucune certitude qu'à un moment donné, vous allez vous en sortir indemne", met-il en garde, se disant dans l'incapacité de garantir une prise en charge correcte. Et ce malgré toute l'énergie déployée par le personnel, des équipes soignantes aux chefs de service. Il assure avoir alerté à de nombreuses reprises sa direction sur la gravité de la situation.

Extrait de "Quand les urgences ne répondent plus !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 1er juin 2023.

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