: Vidéo Complément d'enquête. Ces réfugiés qui préfèrent rentrer dans un Irak en guerre

"Complément d'enquête" a partagé les dernières heures en Allemagne d'une famille de réfugiés irakiens qui préfère rentrer au pays. Mathieu Fauroux a accompagné Samir, sa femme et leurs deux enfants à l'aéroport de Francfort, où ils vont retrouver une quarantaine d'autres migrants déçus. Extrait de "Retour à Erbil", à voir dans "Complément d'enquête" le 10 mars 2016.

Quel soulagement de quitter l'Europe sous les flocons de l'hiver allemand... Après deux mois de galère, la vie d'une famille tient dans quelques valises. L'administration allemande a payé les billets d'avion et le taxi de l'aéroport, et aussi donné un coup de pouce en liquide : 1 700 euros – pas tant que ça quand il faut tout racheter une fois sur place, relativise Samir.

"On a fui Daech pour ne pas mourir, mais ici, on meurt à petit feu"

En un an, 10 000 Irakiens sont rentrés dans leur pays. Parmi eux, beaucoup de réfugiés revenus de la "jungle" de Calais. Ils préfèrent encore retourner vers la guerre : "On a fui Daech pour ne pas mourir, mais ici, on meurt à petit feu." "On devient dingues, ici !" 

Six heures d'avion pour réfléchir au sens d'une aventure familiale qui a tourné à la débâcle, aux risques pris en embarquant des enfants pour une traversée de la Méditerranée en Zodiac... puis atterrissage à Erbil à 4 heures du matin, heure locale.

Tous les parents irakiens sont là pour accueillir la petite famille, même la grand-mère de 60 ans. C'est chez elle, dans un faubourg pauvre de la capitale du Kurdistan irakien, que les "revenants" vont passer la nuit. Pas plus, car la famille n’a pas un sou, et deux frères de Samir arrivent dans deux jours – eux aussi rentrent d'Allemagne avec leurs enfants.

Extrait de "Retour à Erbil", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête. Calais : et si on ouvrait la frontière ?" le 10 mars 2016 à 22h45.