Complément d'enquête : "Santé, GPA, vieillesse : quand l'homme défie la nature"
Vivre jusqu' à 120 ans, donner la vie grâce à la science, autoriser le recours aux mères porteuses ou programmer l'heure de sa mort. Les progrès de la médecine repoussent sans cesse les limites de l'éthique. Complément d'enquête jeudi 30 octobre à 22h40 nous entraîne sur les pas de cet homme devenu tout-puissant qui crée la vie et défie la mort.
PMA, cellules souches, euthanasie. Notre société s'interroge de plus en plus sur le bien fondé de certaines avancées scientifiques. Serions-nous devenus des Dr "Follamour" en puissance ? L'idée de progrès, sacralisée au siècle des Lumières, fait-elle encore consensus ? Car aujourd'hui, la science a atteint un tel degré de connaissances que des problèmes d'éthique font jour. Les avancées sur la génétique en sont un bel exemple. La transplantation a permis de sauver des millions de vie mais aujourd'hui l'augmentation massive des listes d'attente provoque l'élargissement des donneurs potentiels aux vivants. Avec un corollaire dramatique : le don d'organes.
Depuis le XVIIème siècle, c'est la culture de l'émancipation qui prévaut dans notre société. Mais celle-ci semble se retourner contre nous. Ainsi la popularisation des mères porteuses fait débat. L'été dernier, la situation de Pattharoman Janbua, une mère porteuse thaïlandaise contrainte d'assumer la charge d'un enfant trisomique, relance la question sur la gestation pour autrui. Gamy, un enfant trisomique a été abandonné par ses parents australiens à sa mère porteuse. Dès le lendemain du scandale, la police thaïlandaise fait une descente dans un appartement de la banlieue de Bangkok et découvre, ce que la presse a aussitôt appelé, une "usine à bébés". S'agit-il d'un trafic d'être humains ? Cette clinique était la préférée des couples australiens très nombreux à se lancer dans des GPA commerciales en Thaïlande. Ce pays est un vrai paradis pour eux car aucun texte sur la question ne fait loi. Un universitaire chinois explique cet épineux problème dans le Times : " Il y a un besoin de GPA dans la société et quand il y a un besoin, il y a un marché ".
Et que penser de cette "bombe" lâchée par les parlementaires belges. Depuis le 13 février, l'euthanasie pour les mineurs est devenue légale. Aucune condition d'âge n'est requise, les enfants et adolescents atteints de maladie incurable et affrontant des "souffrances insupportables" pourront s'y faire "donner la mort".
Allons-nous trop loin en jouant avec les lois de la nature ?
Docteur trompe-la-mort
Les médias italiens l'ont surnommé "le magicien de la trachée" . Olivier Sibille et Florent Le Moal nous font découvrir cet étrange médecin qui cultive en laboratoire les cellules souches de ses patients. Paolo Macchiarini reconstitue de toutes pièces des organes tout neufs, comme des bronches ou des oesophages. Il prétend ainsi avoir sauvé des malades du cancer dans le monde entier. En France, d'autres médecins se lancent dans cette technique très prometteuse.
La mort sur commande
Peut-on légalement choisir d'être euthanasié ? Invoquant des souffrances psychiques intolérables, un détenu emprisonné depuis 30 ans pour viol et meurtre vient d'obtenir le droit de mourir par injection létale. Une première en Belqique. Irène Bénéfice et Claire-Maris Denis nous expliquent que des voix s'élèvent pour dénoncer des dérives dans un pays qui autorise l'euthanasie depuis 12 ans.
Thaïlande : l'usine à bébés
L'affaire a fait scandale. Un millionnaire Japonais de 24 ans , souhaitant faire "un cadeau au monde", a fait concevoir une trentaine de bébés à des mères porteuses. Un scandale qui a mis en lumière le business florissant de la GPA (gestation pour autrui). Nathalie Sapena et Antoine Morel nous plongent au coeur de ces "usines à bébés".
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