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13h15 le samedi. Paysans : la jacquerie ?

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Article rédigé par franceinfo
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François Hollande, président de la République, a inauguré l'édition 2016 du Salon de l'agriculture porte de Versailles, à Paris, sous les huées de paysans en colère. Beaucoup d'éleveurs produisent à perte, les prix des céréales s'effondrent. Le désespoir l'emporte parfois chez certains, quand d'autres trouvent la force de lutter.

Fourche en bois à la main, béret vissé sur la tête, Dominique Pipet se recueille avec deux voisins éleveurs de la Vienne sur la tombe du soldat inconnu. Avec émotion, ils observent une minute de silence en hommage aux centaines de paysans anonymes qui se suicident chaque année en France : "Des paysans inconnus, morts au champs d’honneur au cours d’une guerre économique." Ces actions symboliques et pacifiques se multiplient. Elles sont spontanées, apolitiques et indépendantes des syndicats agricoles.

De retour sur leurs terres de Charroux, dans la Vienne, Dominique et ses voisins appellent la population à les soutenir la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, qu’ils boycottent, pour un dépôt de gerbe sur le monument aux morts du village. Une vingtaine de maires de petites communes voisines, des commerçants, et même le curé, ont répondu présent.

Le prix des céréales s'est effondré

Le magazine "13h15 le samedi" (FacebookTwitter#13h15) diffusé sur France 2 a rencontré la famille Poinot à quelques heures de la fin d'un Salon de l'agriculture, où François Hollande a été accueilli par des insultes. Les deux fils, Bertrand (46 ans) et Guillaume (44 ans) ont repris la suite de leurs parents. L'aîné, céréalier, est un forçat de la terre. Le prix des céréales s’est effondré. Comme ses revenus ! A force de travailler jour et nuit, sa femme est partie avec ses enfants. Depuis, il a perdu le goût de son métier, vit chez ses parents et ne trouve plus de sens à sa vie...

Ce document d'Edouard Bergeon, Nicolas Ducrot, Steven Pailler, Luc Golfin et Smaïn Belhadj suit également son frère cadet, qui a fait le choix de quitter son travail de commercial pour reprendre le troupeau de chèvres laitières des parents. La politique agricole l’a poussé à s’agrandir toujours plus… Si ses parents vivaient avec 250 chèvres, Guillaume a accumulé 400 000 euros de dettes avec un troupeau deux fois plus gros. En redressement judiciaire, il a choisi de se battre par passion pour ses bêtes. La famille comptant trois enfants vit grâce au salaire de sa femme...

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