13h15 le samedi : "Chasseuse de dettes"
Plus de 3 000 huissiers de justice exercent en France une profession souvent décriée et près d'un tiers sont des femmes. Beaucoup d'entre elles estiment que c'est un atout quand il s'agit d'entrer dans l'intimité des familles confrontées à des situations financières souvent très difficiles. Alors, Lydie Lebas accomplit sa mission le plus humainement possible...
"L'huissier de justice est un officier public et ministériel exerçant une profession libérale réglementée. Il a seul qualité pour exécuter les décisions de justice et délivrer des actes. Il exerce également de manière concurrentielle dans des domaines aussi variés que le recouvrement amiable de créances, l'aide à la rédaction des actes sous seing privé, les consultations juridiques, l'administration d'immeubles, les ventes aux enchères publiques", selon la Chambre nationale des huissiers de justice (CNHJ). Une définition technique, froide, désincarnée pour identifier la profession dans l'organigramme judiciaire français.
Derrière ces mots, souvent des drames humains auxquels doivent faire face les représentants de ce corps de métier à la réputation pour le moins discutée. Dans l'imaginaire collectif, il traîne l'image de rapaces intraitables venant saisir les biens de femmes et d'hommes que la vie n'a en général pas épargnés. En 2014, les huissiers de justice ont signifié dix millions d'actes, dressés deux millions de procès-verbaux de constat et recouvré huit milliards d'euros, indique l'Observatoire de la CNHJ.
Dans l'intimité des familles
Le magazine 13h15 le samedi (pages Facebook et Twitter - #13h15) a suivi Lydie Lebas, qui exerce depuis plus de vingt ans avec passion et humanité son métier d'huissier de justice. Elle officie à Calais (62), dans une région où le chômage touche un habitant sur quatre. Près d'un tiers des 3 142 huissiers de justice sont désormais des femmes, et beaucoup d'entre elles pensent que c'est un atout pour mener à bien leur mission.
Morgane du Liège, Maxime Souville et Matthieu Parmentier ont partagé pendant plusieurs semaines le quotidien de cet huissier à la main de fer dans un gant de velours. Pour obtenir le paiement des dettes de loyers, des pensions alimentaires ou des traites de crédits à la consommation, Lydie entre dans l’intimité des familles, là où la souffrance de ne pouvoir faire face à des échéances ne s'exprime plus en chiffres dans la colonne "Impayés". Alors, l'huissier doit parfois se muer en assistante sociale...
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