Vidéos Projet de loi sur l'immigration : cinq séquences à retenir de l'émission "L'Evénement"

Plusieurs responsables politiques, favorables ou opposés au projet de loi défendu par le gouvernement d'Elisabeth Borne, ont débattu jeudi soir sur France 2.
Article rédigé par franceinfo
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Le plateau de "L'Evenement", sur France 2, a réuni plusieurs responsables politiques venus débattre de l'immigration, le 9 novembre 2023. (FRANCE 2)

Un texte attendu de longue date, présenté comme "équilibré" par le gouvernement, mais au sujet profondément clivant. Le projet de loi sur l'immigration est l'une des réformes les plus sensibles du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Et alors que le Sénat examine ces différentes mesures cette semaine, en durcissant certaines d'entre elles, différents responsables politiques ont débattu, jeudi 9 novembre, sur France 2, lors de l'émission "L'Evénement".

Voici les cinq séquences marquantes de ces deux heures de débat sur la politique migratoire de la France.

La prise de position de Gérald Darmanin sur l'aide médicale d'Etat

Dans le cadre de l'examen du texte, les sénateurs de droite ont obtenu la transformation de l'aide médicale d'Etat (AME). Le nouveau dispositif entend réduire l'éventail des soins actuellement remboursés aux personnes en situation irrégulière. Sur France 2, jeudi soir, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il n'était "pas favorable" à la suppression de l'AME, ni au maintien dans le projet de loi de la réforme votée par les sénateurs. "J'ai trouvé normal qu'on puisse poser des questions pour, éventuellement, transformer [l'AME], parce qu'il y peut y avoir des abus", a expliqué Gérald Darmanin. "Evidemment qu'il faut soigner toute personne qui est malade", a-t-il cependant insisté, confiant son scepticisme sur la proposition de la droite sénatoriale : "Est-ce que c'est le bon dispositif ?"

Plus tard, le sénateur écologiste Yannick Jadot a étrillé la suppression de l'AME : "On est en train de construire une bombe sanitaire dans notre pays", a jugé l'ancien candidat à la présidentielle.

La charge de François Ruffin contre Jordan Bardella sur la défense des travailleurs sans papiers

L'un des points les plus débattus du projet de loi est son article 3, qui prévoit d'accorder une régularisation à des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, et que les sénateurs ont supprimé. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, est défavorable à la mesure : "Nous, nous souhaitons porter l'ambition de la revalorisation des filières manuelles", a martelé l'eurodéputé, en insistant sur la question des hausses de salaires.

François Ruffin a répliqué sur la défense des travailleurs. "Quand je me bagarre sur le statut des femmes de ménage à l'Assemblée nationale, je n'ai pas les gens du RN pour se bagarrer là-dessus. (...) Je n'ai pas Jordan Bardella à mes côtés pour mener ces batailles-là", lui a lancé le député de La France insoumise.

La réponse ferme de Marion Maréchal à un travailleur sans papiers

Sur le plateau de France 2, Ibrahima-Kalil, un Guinéen travailleur sans papiers de 34 ans, a raconté son expérience. "Du lundi au samedi, je travaille", dans le secteur de la logistique, a-t-il expliqué, expliquant espérer une régularisation. "Sans les travailleurs sans papiers, ce serait très difficile", a-t-il assuré, avant de leur lancer en direction des invités : "Qu'ils se lèvent à 4 heures du matin pour voir s'il y a un Français."

Vertement opposée à la régularisation des travailleurs sans papiers, Marion Maréchal s'est tournée vers lui. "Je n'ai rien contre vous", a balayé la vice-présidente du parti d'extrême droite Reconquête. "Dans votre pays, comme dans le nôtre, il y a des règles, il y a des lois. (...) Pour une personne comme vous, il y a le risque de faire entrer des personnes qui sont beaucoup plus dangereuses", a estimé l'ancienne députée, lui reprochant d'avoir violé la loi pour entrer en France.

L'émotion de la mère d'une victime d'un terroriste qui aurait dû être expulsé

Pascale Harel, dont la fille Laura a été tuée en octobre 2017 sur le parvis de la gare Saint-Charles, a pris la parole pour interpeller les élus. L'auteur des coups de couteau avait été abattu par des militaires de l'opération Sentinelle. Ahmed Hanachi était tunisien et aurait pu être expulsé du territoire français. a ne devrait plus se reproduire. La politique me fait vraiment sourire... En six ans, il n'y a rien eu de mis en place", a-t-elle pointé, désabusée, à propos des obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Tout à tour, la secrétaire d'Etat Sabrina Agresti-Roubache, le député LFI François Ruffin et le député Les Républicains Aurélien Pradié ont difficilement tenté de lui répondre, précisant leur position pour que ce drame ne se reproduise pas. "Evidemment qu'on doit être plus forts. Tous les délinquants, tous les assassins doivent être expulsés de notre territoire", a lancé Sabrina Agresti-Roubache, assurant qu'avec le projet de loi sur l'immigration, l'homme aurait été placé en centre de rétention.

Le débat autour d'une éventuelle modification de la Constitution

Faut-il modifier la Constitution pour mieux maîtriser l'immigration ? C'est ce que soutient Aurélien Pradié. Le député LR du Lot veut permettre à la Constitution "d'être armée pour tenir tête au droit européen" et "réaffirmer la primauté de nos règles". Laure Lavalette a ensuite pris la parole pour défendre une idée similaire, dénonçant "le chantage de l'Union européenne". "Une fois que Marine Le Pen aura gagné, on reprendra la maîtrise parce qu'on aura fait voter une révision de la Constitution, où nous aurons inscrit tous les outils juridiques qui permettront d'arrêter l'immigration", a soutenu la députée du Rassemblement national.

En plateau, d'autres responsables se sont opposés à cette idée, alors qu'Emmanuel Macron a expliqué aux partis politiques qu'il était ouvert à l'idée d'ouvrir le droit d'organiser des référendums sur les questions migratoires.

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