Politique : Élisabeth Borne impose sa méthode
Dans l’esprit du président, elle n’était pas le premier choix. Elisabeth Borne, Première ministre, laisse peu transparaître ses émotions et pensées en public, n’élève jamais la voix et utilise un ton fédérateur. La discrète technicienne est-elle en train d’imposer son style ?
Dans l'hémicycle, le mot dialogue revient inlassablement. Pour le budget, des heures de débats et un 49-3 pour faire passer la loi. Une volonté de dialogue qui séduit dans son camp, en témoigne un député Renaissance : "Elle ne la ramène pas, c’est une besogneuse. Elle a passé du temps au téléphone avec Pouyanné et Martinez." Elle ne fait toutefois pas l’unanimité parmi les opposants au gouvernement. "Macron fait la même chose qu’elle, ils font semblant d’écouter", tempère un cadre du RN.
Des débuts dans des cabinets de gauche
Elisabeth Borne, qui a fait ses armes dans des cabinets de gauche, n’est pas pour autant appréciée du côté de La France insoumise, qui par le biais d’un cadre, le fait savoir : "Non mais qui vous dit qu’elle était de gauche ? Regardez toutes les réformes qu’elle a faites. Celle de l’assurance chômage, notamment, avait fait 2 milliards d’économies sur le dos des précaires." Malgré une défiance de Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, elle impose sa méthode. Un député des Républicains mesure ses ambitions : "Il faut se méfier, elle n’a l’air de rien mais elle voit loin. Ne surtout pas la sous-estimer. Elle n’est pas qu’une moine-soldat technocrate."
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