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Manuel Valls tente de rassembler son camp en parlant d'égalité

Après avoir défendu le projet de loi Macron mercredi matin, le Premier ministre a tenu un discours sur l'égalité à la Fondation Jean-Jaurès dans la soirée.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le Premier ministre français, Manuel Valls, lors d'un débat à la fondation Jean-Jaurès, le 10 décembre 2014. (MIGUEL MEDINA / AFP)

"L'égalité reste le combat de ce gouvernement." Manuel Valls a placé la lutte contre les inégalités au cœur de l'action de son gouvernement, lors d'un débat organisé par la Fondation Jean-Jaurès, mercredi 10 décembre. Il a rejeté les critiques venant de sa gauche, qui l'accusent de renier les fondamentaux socialistes avec le projet de loi Macron sur la croissance et l'activité.

Le concept de "prédistribution"

"J'entends dire que, depuis 2012, la gauche avec François Hollande aurait renié ces valeurs", a déploré Manuel Valls. Il a alors rappelé son bilan, ainsi que celui de son prédécesseur Jean-Marc Ayrault, notamment le rétablissement du départ à la retraite à 60 ans, le mariage pour tous ou encore la modulation des allocations familiales. "De tous les clivages qui ont historiquement opposé la droite à la gauche, il y en a un qui ne s'est jamais estompé, c'est celui du rapport à l'égalité", a-t-il dit en s'inscrivant dans la lignée historique de la gauche, du Front populaire au gouvernement de Lionel Jospin.

Mais Manuel Valls a critiqué "ceux qui pensent qu'être de gauche consiste simplement à rechercher dans les armoires du passé, dans les archives de l'Histoire, les réponses écrites et toutes trouvées aux défis d'aujourd'hui et de demain". Le Premier ministre entend apporter sa pierre au modèle français de redistribution des richesses en y ajoutant le concept de "prédistribution", c'est-à-dire la prévention des inégalités via l'Education nationale, avec le plan de son gouvernement contre le décrochage scolaire. Il a ainsi affirmé vouloir "sortir du logiciel des Trente Glorieuses", comme l'indique Le Monde.

Démonstration de force

Alors que sa politique est contestée à la fois par les "frondeurs", qui la jugent libérale, et par le patronat, qui dénonce l'accumulation des contraintes, Manuel Valls tente depuis plusieurs jours de ressouder les rangs et de s'imposer à la tête de la majorité. Il s'est rendu au 20 heures de France 2, dimanche, où il a affirmé : "Je suis là jusqu'à la fin du quinquennat, c'est ce que nous avons convenu avec le président."

Il a également convié, il y a une semaine, à un apéritif, les parlementaires qui soutiennent sa politique. Une réunion de ses fidèles qui peut être analysée comme la préparation du congrès du PS de juin 2015, où les "frondeurs" entendent bien faire entendre leur voix.

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