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Rentrée politique : LFI veut maintenir la pression dans la rue sur le gouvernement, et sur ses alliés pour les européennes

Clap de fin aux universités d'été de La France insoumise, à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme). Les insoumis se sont quittés sur un meeting avec des représentants syndicaux et des figures du mouvement dont Jean-Luc Mélenchon est le leader "en retrait, mais pas en retraite".
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-Luc Melenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard sur scène lors de la fin du meeting de cloture des "Amfis", 27 août 2023. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

La bataille des retraites essoufflée, LFI veut maintenir la tension populaire et donne un nouveau rendez-vous, cette fois contre les violences policières, le 23 septembre. C'est une façon pour La France insoumise de remonter sur le ring et d'affronter le gouvernement sur un autre sujet explosif, deux mois après les émeutes.

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Alors qu'Emmanuel Macron veut faire de l'éducation une priorité en cette rentrée, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon lui oppose les difficultés des familles à remplir le cartable de leurs enfants. Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, annonce même le lancement dans les prochains jours d'une grande collecte de fournitures scolaires. Il y a quelques mois, ce sont des produits alimentaires que les insoumis récoltaient à la sortie des supermarchés en pleine inflation.

"En retrait, mais pas en retraite"

Jean-Luc Mélenchon s'est montré une nouvelle fois "en retrait, mais pas en retraite" selon son expression. Contrairement à l'an dernier, il n'est pas monté sur scène lors du meeting de clôture, dimanche 27 août, mais a tenu une conférence vendredi, dans une salle comble. L’occasion pour lui d'installer le match avec un potentiel héritier d'Emmanuel Macron en 2027 : le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, qu'il a attaqué à plusieurs reprises.

Pour certaines figures du parti, sa volonté d'y retourner ne fait aucun doute. "Jean-Luc Mélenchon est revigoré, il reconstruit l'hypothèse de 2027, confie l'une d'elles à franceinfo, quitte à mettre en danger la Nupes dont il veut se débarrasser" selon cette même source. "Il veut être le maître du jeu et décider à la fin"

La pérennité de la Nupes en question 

Pourtant LFI plaide pour rester uni aux prochains scrutins. C'était le message principal de ces "Amfis", au point d'inviter l'ex socialiste Ségolène Royal et de la laisser annoncer son projet de conduire une liste d'union aux européennes. LFI l'assure : pas question de lâcher l'affaire, même si ses partenaires lui ferment la porte, il en va de la crédibilité de la gauche, de la survie de l'unité.

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Toutefois, certains piliers de La France insoumise ont une autre théorie. Pour eux, si le parti insiste autant c'est parce qu'il sait que ses partenaires ne craqueront pas et resteront opposés à une liste commune. L'idée est de faire peser sur eux la responsabilité de la mort de la Nupes, dont Jean-Luc Mélenchon veut se séparer pour avoir les mains libres en 2027. En gros pour pouvoir être candidat sans l'aval des écologistes, des communistes et des socialistes, qui refuseraient d'être représentés par le tribun.

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