Remaniement : malgré les désaccords, certains syndicalistes ne vont pas garder un mauvais souvenir d'Elisabeth Borne

Sur la forme, rarement les organisations syndicales auront été aussi élogieuses avec un locataire de Matignon, saluant une Première ministre qui maîtrisait ses dossiers et était accessible pour échanger.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Elisabeth Borne le 16 octobre 2023 à une conférence sociale du CESE. (MIGUEL MEDINA / POOL / AFP)

Clap de fin pour Elisabeth Borne. La Première ministre a démissionné lundi 8 janvier, bien qu'elle voulait continuer, si on lit entre les lignes du courrier adressé à Emmanuel Macron où l'ex-Première ministre, qui gère les affaires courantes le temps que le nom de son ou sa successeur soit annoncé, écrit notamment : "Monsieur le Président de la République, vous m'avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau Premier ministre (...) Alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j'ai été passionnée par cette mission."

Dans le bilan d'Elisabeth Borne à Matignon, on retiendra entre autres la réforme des retraites, impopulaire, qui a cristallisé l'opposition syndicale pendant quatre mois et a fini par être adoptée avec un 49.3. Et pourtant, certains syndicalistes ne garderont pas une mauvaise image de la Première ministre.

Dossiers, SMS et coups de téléphone

Sur la forme, rarement les organisations syndicales auront été aussi élogieuses avec un locataire de Matignon. Elle maîtrisait parfaitement bien ses dossiers, échangeait volontiers par SMS, n'hésitait pas non plus à téléphoner directement aux partenaires sociaux, racontent-ils.

L'ancienne patronne de la RATP avait l'expérience du dialogue social, et connaissait personnellement les chefs de file des syndicats pour les avoir côtoyés quand elle était ministre du Travail. Alors malgré une réforme des retraites adoptée après 13 journées de grève et de manifestation, le patron de la CFE-CGC, François Hommeril le dit : il va la regretter. "Ce qu'il y a de bien avec Elisabeth Borne, c'est qu'elle n'est pas en recherche d'une communication particulièrement tapageuse pour pouvoir se faire bien voir, qui du château de l'Elysée, qui de l'opinion, et pour pouvoir faire avancer sa carrière."

"Au moins, quand on discute avec elle, on discute au fond des sujets."

François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC

à franceinfo


Elle avait peu de marge de manœuvre, regrette le leader syndical. À peine avait-elle obtenu la possibilité d'organiser une concertation de trois mois avec les partenaires sociaux sur les retraites, quand l'Elysée n'avait pas prévu d'associer ceux qu'Emmanuel Macron surnomme les "corps intermédiaires".

Et c'est d'ailleurs le message de la CGT : Elisabeth Borne laisse "une démocratie gravement abîmée", a réagi Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT sur franceinfo, mardi 9 janvier, avant de préciser que "Le bilan n'est pas bon, mais c’est le bilan d’Emmanuel Macron".

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