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Rodéos urbains : qu'est-ce que la CRS 8, cette unité de maintien de l'ordre envoyée par Gérald Darmanin à Colmar

Après la mort d'un jeune Afghan à Colmar, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dépêché sur place la CRS 8, une force d'appui rapide spécialisée contre les violences urbaines.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive, édité par Valentin Moylen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une patrouille de CRS 8 dans le quartier Europe de Colmar, le 16 août 2022. (VINCENT VOEGTLIN / MAXPPP)

Soixante policiers de l’unité d’élite CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines sont arrivés mardi 16 août à Colmar. La veille, Gérald Darmanin a annoncé son déploiement après le meurtre d’un Afghan de 17 ans qui avait protesté contre un rodéo urbain. 

Créée il y a un an, cette CRS 8, baptisée aussi "force d'appui rapide" a pour mission d'être déployable sept jours sur sept, sur l'ensemble du territoire en cas de situation particulièrement tendue. Sorte de "super compagnie de CRS", elle est mieux équipée et plus mobile que les compagnies classiques. Ils ne sont qu’une soixantaine à Colmar mais cette unité compte au total 200 personnes, basées en Essonne, formées pour intervenir sur tout le territoire et capable de partir sur zone en moins de 15 minutes.

Ces CRS ont déjà été déployés plusieurs fois, notamment en Corse après les manifestations contre l'agression en prison d'Yvan Colonna, mais aussi à Amiens, Mantes-la-Jolie après les violences urbaines de l'été dernier, et plus récemment dans le quartier du Val de l'Aurence à Limoges, début août.

Au moment de sa création, l'annonce avait été accueillie avec scepticisme par certains syndicats de police qui posaient alors la question de l'intérêt de cette "force d'appui rapide" estimant que la mission de la CRS 8 était assurée par les compagnies de CRS classiques. "Ce projet, on y voit quelque part une volonté de démantèlement des CRS dans leur organisation actuelle" expliquait Alain Vastel, secrétaire national CRS du syndicat Unité SGP Police FO.

"Cette CRS 8 a coûté en effectifs et en matériel. Donc il faut bien à un moment justifier de cet investissement assez particulier à l'égard à l'égard des autres CRS."

Jérôme Moisant, syndicat Unité SGP Police FO

franceinfo

Une fonction de dissuasion et de prévention à visée politique  

Cette compagnie est spécialisée dans l'intervention en cas de violences urbaines. Elle mène des opérations pour sécuriser les lieux et intervenir en cas de nouveaux rodéos urbains. D'après la préfecture du Haut-Rhin, son rôle est d'accentuer "la lutte contre les rodéos urbains, et contre les points de deal". La soixantaine d'hommes va donc multiplier les contrôles sur place, jour et nuit. 

L'objectif du ministre de l'Intérieur est d'éviter que la situation ne s'embrase par une présence dissuasive et préventive des policiers. Les motivations sont aussi sans doute politiques avance Jérôme Moisant, secrétaire général au Syndicat Unité SGP Police FO : "Il y a peut-être une préparation du terrain de la part du ministre puisqu'on entend dire qu'il pourrait envisager de reproduire le schéma de la CRS 8 dans les autres zones de défense".

En effet, au moment sa création l'été dernier, le locataire de la place Beauvau avait promis la création de sept autres compagnies sur le modèle de cette "super CRS" qui seraient présentes sur tout le territoire. D'après l'entourage du ministre, ce sera débattu dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur présentée en octobre devant le Parlement.

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