Pour Gérald Darmanin, une victoire de Marine Le Pen en 2027 est "assez probable" si la majorité ne capte pas le vote populaire
Quatre ans avant 2027, Gérald Darmanin lance un avertissement. Dans les colonnes de La Voix du Nord, le ministre de l'Intérieur estime jeudi 24 août qu'une victoire de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle est "assez probable", si la majorité "laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes" chez la leader du Rassemblement national (RN). "Face à cela, il ne nous faudra qu'une ou un candidat. Et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car ça ne fait pas 51% des voix", juge Gérald Darmanin.
Le moment n'est pas anodin pour Gérald Darmanin, au gouvernement depuis 2017 : le ministre de l'Intérieur organise dimanche dans son fief électoral de Tourcoing (Nord) sa première rentrée politique. Y sont attendus plusieurs ministres et plusieurs dizaines de parlementaires, quelques semaines après le remaniement ministériel et le maintien à Matignon d'Elisabeth Borne. "Dimanche, je dirai que la question sociale est essentielle. C'est ça qui ferait élire Marine Le Pen en 2027, pas la question migratoire", pronostique Gérald Darmanin.
Gérald Darmanin réplique à Stéphane Séjourné
Interrogé sur le récent remaniement, le locataire de Beauvau assure qu'il a "toujours pensé que le président de la République ne changerait pas de gouvernement. C'était beaucoup trop tôt. On en change quand on a des difficultés au Parlement ou qu'on perd une élection." Mais il se dit "parfois frustré" de ne pouvoir exposer son "avis politique". "Je l'ai dit au président, il faut laisser les sensibilités s'exprimer. Je n'ai pas la même que Bruno Le Maire, ça ne m'empêche pas d'apprécier d'être au gouvernement avec lui."
Jeudi, le secrétaire général de Renaissance a mis en garde Gérald Darmanin sur ses initiatives et ambitions personnelles. "Avant de penser à 2027, il faut d’abord réfléchir au collectif qui est la clé d’une victoire. Notre responsabilité à tous est d’éviter de bâtir des chapelles et de reconstruire des clans ou des écuries politiques", a lancé Stéphane Séjourné dans Le Parisien. "Je n’ai pas de leçon de loyauté au président à recevoir", a répliqué Gérald Darmanin dans le même journal.
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