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Affaires Fillon : comment Penelope Fillon s'est défendue face aux enquêteurs

L'épouse du candidat de la droite a notamment assuré n'avoir jamais "officialisé [sa] qualité d'assistante parlementaire", révèle "Le Monde". 

Article rédigé par franceinfo
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Penelope Fillon, lors du meeting de son mari, le 29 janvier 2017, à Paris.  (CITIZENSIDE/SERGE TENANI / AFP)

Qu'a dit Penelope Fillon devant les enquêteurs ? Une semaine après son audition par la police judiciaire, le journal Le Monde dévoile, lundi 6 février, quelle a été la ligne de défense de la femme de François Fillon. Engluée dans l'affaire dite du "Penelopegate", cette dernière a tenté de justifier son emploi d'assistante parlementaire de son mari, de 1988 à 1990, puis de 1998 à 2002 et enfin de mai 2012 à novembre 2013. Elle aurait pour cela touché 830 000 euros.

Problème : Le Canard enchaîné, qui a révélé l'affaire, met en doute la réalité de l'emploi de Penelope Fillon. La femme de François Fillon aurait également perçu 100 000 euros en tant que conseillère littéraire pour La Revue des deux mondes, de mai 2012 à décembre 2013. Face aux enquêteurs, Penelope Fillon a développé plusieurs arguments. 

Elle "préparait des fiches" pour son mari

Concernant son emploi auprès de son mari, Penelope Fillon a expliqué qu'elle lui "préparait", notamment, "des fiches", selon les informations du Monde. "Il m'arrivait de le représenter", a-t-elle aussi déclaré, citant l'exemple du Festival de musique baroque de Sablé-sur-Sarthe. C'est aussi ce qu'avait affirmé à franceinfo Jean-Claude Ragaru, ancien élu à la Culture dans le fief historique de François Fillon et organisateur de l'événement. Penelope Fillon a aussi assuré qu'elle transmettait "les demandes d'emploi comme les réclamations, à l'administration, tout en tenant l'agenda de son mari, et en rédigeant une revue de presse", écrit le quotidien du soir. 

C'est peu ou prou ce qu'avait déjà déclaré François Fillon sur TF1, jeudi 26 janvier. "Elle m'a toujours accompagné dans ma vie, elle a corrigé mes discours, elle a reçu d'innombrables personnes, elle m'a représenté dans des manifestations et des associations, elle me faisait la synthèse de la presse", détaillait-il. 

Elle rencontrait Marc Joulaud pour des entretiens "très informels"

Interrogée sur son emploi auprès de Marc Joulaud, le suppléant de son mari, devenu député à sa suite, Penelope Fillon a d'abord dû justifier son salaire. Entre janvier et août 2007, cette dernière aurait touché 10 167 euros brut mensuels, un salaire supérieur à celui de son employeur. "C'est Monsieur Joulaud qui a déterminé le montant", a-t-elle expliqué aux policiers. Or, selon Le Monde, cette affirmation contredit ce qu'aurait déclaré François Fillon sur son procès verbal, à savoir qu'il avait lui-même fixé le salaire de son épouse. 

Pourquoi avoir travaillé pour Marc Joulaud ? "Il avait besoin de moi pour asseoir son autorité", a répondu Penelope Fillon. D'après Le Monde, elle dit avoir eu rendez-vous avec son employeur une fois par semaine à Paris et une autre fois le week-end, dans la Sarthe, pour des entretiens "très informels". Si elle lui remettait "des notes", elle n'a cependant "jamais" rédigé de "compte-rendu écrit".

Elle explique n'avoir jamais officialisé sa fonction d'assistante parlementaire 

Penelope Fillon avoue aussi que "les gens ne savaient pas (qu'elle était) l'assistante parlementaire de Monsieur Joulaud"

Jamais je n’ai officialisé ma qualité d’assistante parlementaire de Marc Joulaud, pas plus que quand je faisais le même travail pour mon mari.

Penelope Fillon

Le Monde

Des déclarations qui font écho à celles de Jeanne Robinson-Behre, l'ancienne attachée parlementaire de Marc Joulaud. Au Canard enchaîné, elle avait expliqué n'avoir "jamais travaillé" avec Penelope Fillon. "Je n'ai pas d'info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre", avait-elle affirmé. Dès le lendemain de l'audition de Penelope Fillon, les enquêteurs se sont rendus à l'Assemblée nationale pour vérifier ses dires. D'après Le Monde, ils ont saisi des documents, dont un dossier, vide, où apparaît le prénom de Penelope Fillon et celui de Sylvie Fourmont, autre collaboratrice de François Fillon.

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