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Législatives 2022 : face à la Nupes, la majorité sortante va "lâcher les coups" jusqu'au deuxième tour

Le ton monte entre la Nupes et la majorité, sur fond de querelle de chiffres pour savoir qui est arrivé en tête en nombre de voix obtenues au niveau national. Et les noms d'oiseau volent : Élisabeth Borne a traité Jean-Luc Mélenchon, qui vise son poste de Première ministre de "Premier menteur".

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron, le 7 juin 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Quatre jours. C'est le temps qui reste aux candidats qualifiés avant le second tour des élections législatives pour convaincre. Et une réelle inquiétude se fait sentir dans le camp Macron. Ce qui fait peur aux marcheurs, c'est la perspective d'une majorité trop courte pour permettre au président de gouverner sereinement le pays.

>> Législatives 2022 : pourquoi les projections attribuent-elles moins de sièges à la Nupes qu'à Ensemble !, malgré des résultats similaires ?

Communiquer cette crainte aux électeurs pour les mobiliser, c'est l'axe de campagne qui a été retenu, explique une source au sein de l'exécutif. En plus des attaques contre le programme économique de la Nupes, tout va être mis en œuvre pour insister sur le risque de blocage du pays : une crise institutionnelle viendrait s'ajouter à toutes les autres.

Et mardi 14 juin encore, les poids lourds du gouvernement, dont Bruno Le Maire et Gabriel Attal, les deux snippers de Bercy, sont en service commandé sur les plateaux de radio et de télé pour "lâcher les coups", selon l'expression d'une source ministérielle. "Les Français ne veulent pas d'une France ingouvernable" : c'est déjà l'angle de tir d'Édouard Philippe dans l'interview qu'il accorde au journal Le Figaro [article payant]. Argument qui sera repris par Élisabeth Borne mercredi : la Première ministre est invitée dans le journal de 20H de France 2. Le parti présidentiel invite également les candidats toujours en lice à une grande opération de mobilisation et des meetings locaux sont organisés simultanément pour démontrer que l'actuelle majorité est bien la première force politique du pays. 

La crainte d'un voyage présidentiel loin du front électoral

Mais cela ne suffit pas à rassurer. Les meetings ne servent à rien, soupire un candidat pourtant pas si mal placé, sévère également avec la visioconférence organisée lundi par la cheffe du gouvernement avec une partie des candidats : ce n'est pas comme cela qu'on donne du souffle à une campagne.

Ce candidat fait partie de ceux qui s'inquiètent que le patron, le vrai, Emmanuel Macron, ne soit pas au charbon cette semaine. Après le conseil des ministres avancé à mardi matin, il déjeune avec les organisations patronales. Puis il s'envole pour la Roumanie pour une visite aux forces françaises déployées dans le cadre de l'Otan. Mercredi, il sera en Moldavie. "S'il fait un crochet par l'Ukraine, on ne le revoit pas avant vendredi", s'alarme un de ceux qui craignent que le voyage ne semble complètement décalé et qui sont convaincus que sur le front électoral, il "n'y a que lui pour faire le job". Sauf que "si le président va à Kiev, il écrase tout", juge un cadre du parti présidentiel.  

L'Élysée ne confirme pas encore le crochet mais souligne que le déplacement dans ses contours officiels est déjà une démonstration de qui, dans le cadre européen, est le mieux à même de protéger les Français, contre la guerre et ses répercussions. L'Otan et l'Europe sont deux sujets en outre tout indiqués pour mettre en lumière les fragilités de la Nouvelle union populaire.

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