Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron en tête des intentions de vote au 1er tour, Éric Zemmour talonne Marine Le Pen pour la deuxième place, selon notre sondage
Une candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle aurait peu ou pas de conséquences pour Emmanuel Macron et les candidats de gauche. En revanche, le polémiste pourrait profiter de transferts de vote venant de la droite et de l'extrême droite.
Éric Zemmour, s'il est candidat, est crédité de 15% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle de 2022 et arriverait troisième derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, publié vendredi 1er octobre.
Brice Teinturier, le délégué général d'Ipsos tire trois "enseignements majeurs" de ce sondage : "La dynamique Zemmour qui double son score par rapport au sondage d'il y a deux semaines et qui passe devant les candidats Les Républicains". Les intentions de vote pour le polémiste sont en hausse de 7 points. Il note aussi le "maintien à un haut niveau d'Emmanuel Macron, dans les 25 à 26%" et "l'effondrement d'Anne Hidalgo, qui passe de 9 à 5,5%".
Dans ce sondage, Éric Zemmour est à deux doigts de se qualifier pour le second tour, car il récolte seulement 1 à 2 points de moins – selon les hypothèses – que Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, qui elle obtient entre 16 et 17% des intentions de vote. Le polémiste bénéficie des transferts de vote venant de la droite et de l'extrême droite. C'est d'ailleurs à la candidate RN qu'il prend le plus d'électeurs puisque, si Éric Zemmour n'est pas candidat, Marine Le Pen récolte 25% des intentions de vote, soit jusqu'à 9 points de pourcentage de plus. Le sondeur Brice Teinturier observe qu'il y a "une division parfaite de l'électorat initial de Marine Le Pen" avec, d'un côté des électeurs de milieux populaires ayant toujours l'intention de voter pour elle et de l'autre, des électeurs CSP+ qui ont plutôt l'intention de voter pour lui.
Éric Zemmour prend aussi des électeurs à la droite car chacun de ces candidats potentiels, qu'il s'agisse de Xavier Bertrand, de Valérie Pécresse ou de Michel Barnier, gagne 2 à 3 points de pourcentage en son absence. Une candidature d'Éric Zemmour siphonnerait même carrément celle de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) qui perdrait alors 2,5 à 3,5 points de pourcentage, en passant de 4% ou 5% des intentions de vote à 1,5%.
Yannick Jadot à égalité avec Jean-Luc Mélenchon
En revanche, les conséquences de la candidature d'Éric Zemmour sur les résultats électoraux d'Emmanuel Macron dépendent aussi du candidat que les électeurs de droite se choisiront. Le président sortant récolte 24% des intentions de vote si Xavier Bertrand et Éric Zemmour sont candidats, mais 25% si le polémiste ne l'est pas. On observe la même progression de 1 à 1,5 point de pourcentage des intentions de vote pour Emmanuel Macron, dans les modélisations où Valérie Pécresse ou Michel Barnier représente la droite.
La candidature du polémiste ne change rien non plus pour les candidats de gauche : le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon est donné à 9%, à égalité avec l'écologiste Yannick Jadot (qui passe à 9,5% si Michel Barnier est le candidat de la droite). La socialiste Anne Hidalgo obtient quant à elle 5,5% des intentions de vote, quels que soient les autres candidats. Ces chiffres ne changent pas ou quasiment pas si Éric Zemmour est candidat. On note que ces trois candidats de gauche obtiennent au total 23,5% des intentions de vote. Si la gauche s'unissait et si Éric Zemmour était candidat, elle pourrait donc se qualifier pour le second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron.
Anne Hidalgo perd près de 4 points par rapport au sondage réalisé début septembre. "Il y un problème de visibilité et de contenu de ses propositions", estime le délégué général d'Ipsos.
"Anne Hidalgo est dans une posture d'écoute et, à un moment, à force d'écouter vous disparaissez des radars et a fortiori quand autour de vous vous avez des gens qui, eux, sont très visibles."
Brice Teinturierfranceinfo
Pour l'instant, le premier tour de l'élection présidentielle ne motive pas encore beaucoup les électeurs, car seulement la moitié est certaine d'aller voter, 14% sont presque certains d'y aller, tandis que 36% ne vont peut-être pas voter.
Le sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et "Le Parisien/Aujourd'hui en France" a été réalisé sur internet les 29 et 30 septembre 2021 sur un échantillon de 1 500 personnes inscrites sur les listes électorales représentatives de la population française majeure.
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