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Emmanuel Macron aux États-Unis : stars, "honneur" et mots doux lors du dîner d'État de la Maison Blanche

La visite d'État d'Emmanuel Macron aux États-Unis se termine vendredi. franceinfo a pu se glisser dans les coulisses du dîner d'État jeudi soir à la Maison Blanche, clou de cette visite.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron portent un toast après avoir pris la parole lors du dîner d'État sur la pelouse sud de la Maison Blanche, le 1er décembre 2022 à Washington, DC. (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Un chapiteau vitré est dressé sur la pelouse tout au sud de la Maison Blanche. De grand chandeliers sont posés sur les tables, avec des bouquets de roses rouges et d'iris. Les invités se présentent en robe de soirée et smoking. On a pu croiser le chanteur John Legend, le présentateur du Late Show, Stephen Colbert, le grand patron Xavier Niel, ou encore le réalisateur Claude Lelouch... Voilà le décor de ce dîner d'État à la Maison Blanche, clou de la visite d'État d'Emmanuel Macron aux États-Unis, comme un point d'orgue de la visite du président français aux Etats-Unis, visant à montrer l'engagement de Joe Biden envers la France. 

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Et puis, les deux couples présidentiels font leur entrée sur un pupitre en surplomb : Joe Biden et Emmanuel Macron sont côte-à-côte en smoking et nœuds papillon. "Levons nos verres", déclare le président américain à son homologue français, son épouse Brigitte Macron, "à la France et cette histoire qui nous unit". Emmanuel Macron continue avec des mots doux : "Cher Joe, mon cher ami, je suis une nouvelle fois extrêmement reconnaissant pour cet honneur". Les mots, point d'orgue de la mise en scène de la grande entente entre les deux présidents, comme si les tensions du début de visite s'étaient évanouies.

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Emmanuel Macron a mis sur la table dès son arrivée, le plan Biden, les 360 milliards de dollars et des mesures pour favoriser le "made in USA" et le risque de pénaliser l'industrie européenne. Des mesures "super agressives" d'après le président français. À la sortie du bureau ovale, Joe Biden assume : "Les États-Unis ne s'excusent pas, d'autant que je me suis mobilisé pour ce plan", dit-il mais très vite le ton change. "Nous sommes de retour aux affaires, l'Europe est de retour aux affaires, poursuit-il, nous allons continuer a créer des emplois en Amérique, mais pas aux dépens de l'Europe." 

Emmanuel Macron sourit et s'adoucit. "On veut réussir ensemble, souligne-t-il, pas l'un contre l'autre. Cela a été clair et c'est exactement la philosophie que je partage et celle dont nous avons besoin." 

  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Pour autant, pour ce qui est du concret, il faudra attendre, au moins plusieurs mois, selon le chef de l'État qui dit tout de même repartir confiant. Paris et Washington sont déjà d’accord sur le constat. Pour Emmanuel Macron, c'est déjà un premier pas. 

Au menu également des discussions : la guerre en Ukraine. Et là, encore, les deux chefs d'Etat se sont montrés sur une longueur d'ondes équivalente, présentant un front uni contre l'"opération spéciale" du Kremlin et affichant un "soutien continu" à Kiev. Un avancée diplomatique semble même être née : "Je suis prêt à parler à Poutine s'il cherche un moyen de mettre fin à la guerre. Il ne l'a pas encore fait", a dit le président américain lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français, avant de souligner que toute discussion avec le président russe se ferait "en consultation avec mes amis français et de l'Otan". "Nous resterons unis pour (nous) opposer à la brutalité" de la Russie en Ukraine, a encore dit le démocrate de 80 ans, alors que le conflit entre dans son dixième mois, et surtout dans une rude saison hivernale. 

La Nouvelle-Orléans en point final

La visite d'Etat de trois jours du chef de l'Etat n'est pas finie : Emmanuel Macron est attendu vendredi à La Nouvelle-Orléans, ville emblématique des liens historiques franco-américains où il va faire la promotion de la francophonie. Jadis française, "New Orleans" fut vendue aux Etats-Unis par Napoléon Bonaparte en 1803. "A La Nouvelle-Orléans, en terre francophone s'il en est", le président Macron a fait savoir qu'il annoncerait une initiative "ambitieuse": "Le fonds French For All, pour soutenir l'apprentissage du français partout où il est en jeu aux Etats-Unis, de la maternelle à l'université, spécialement auprès des publics défavorisés qui peuvent trouver dans le français un multiplicateur d'opportunités", a-t-il indiqué mercredi devant la communauté française à Washington. Il a ajouté vouloir rénover "l'image du français aux Etats-Unis, qui est parfois peut-être vu comme élitiste". 

Après le général de Gaulle en 1960, Emmanuel Macron a donc choisi de faire étape à La Nouvelle-Orléans. Il ne devrait pas manquer de déambuler dans les rues de "NoLa", probablement dans le "Vieux Carré", ou French Quarter, le très animé centre historique de cette ville, dont la population est très majoritairement afro-américaine. Des entretiens sont ainsi prévus avec des "entreprises engagées sur des questions d'énergie et climat", selon la présidence. La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et le gouverneur de Louisiane John Edwards doivent aussi signer un accord sur la transition énergétique dans cet Etat gazier et pétrolier "extrêmement volontariste" en la matière aux yeux de Paris. 

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