Dîner à 475 000 euros, lointains voyages... Ce qu'il faut retenir du rapport de la Cour des comptes qui épingle l'Elysée pour ses dépenses "en forte hausse"
Peut mieux faire, explique en substance le Palais Cambon. La Cour des comptes a invité, dans son rapport publié lundi 26 juillet, la présidence de la République à "poursuivre ses efforts" pour contenir ses dépenses côté déplacements et réceptions, en "forte hausse" en 2023 après deux années de creux liées au Covid-19 et à la campagne présidentielle.
21 millions d'euros de déplacements et réceptions
Les dépenses de déplacements et réceptions ont atteint 21 millions d'euros l'an dernier contre 13,3 millions en 2022 et 9,87 millions en 2021, ce qui explique en grande partie la hausse du budget de l'Elysée, outre un "niveau élevé d'inflation", relève-t-elle dans un rapport et un communiqué.
Les charges de la présidence se sont ainsi élevées à 125,5 millions d'euros au total en 2023, soit 8,3 millions de plus que sa dotation budgétaire et les bénéfices réalisés grâce notamment au lancement de la marque Elysée. "Ce résultat déficitaire a rendu nécessaire un prélèvement sur la trésorerie", note la Cour des comptes.
Des grands voyages qui creusent le budget
Après la crise sanitaire du Covid-19 et la campagne électorale de 2022, Emmanuel Macron a entrepris plusieurs grands voyages en 2023, en Chine, Océanie, Afrique, au Japon (sommet du G7) et en Mongolie ainsi qu'en Inde (G20) et Bangladesh. Côté réceptions, la rénovation des grandes cuisines de l'Elysée a conduit à "recourir plus fréquemment à des prestations de traiteur" en 2023 (1,3 million d'euros au total).
Les dîners d'Etat en l'honneur de Charles III et du Premier ministre indien Narendra Modi, "délocalisés" à Versailles et au Louvre en raison des travaux dans les cuisines, ont ainsi coûté respectivement 475 000 euros et 412 000 euros.
Des événements couteux, mais ouverts au public
Parmi les six événements les plus onéreux à l'Elysée en 2023, trois ont été ouverts au public : l'exposition "Fabriqué en France" (233 000 euros), la Fête de la musique (210 000 euros) et les journées européennes du patrimoine (208 000 euros).
Des efforts qui "doivent être poursuivis et confortés"
Si la Cour des comptes salue une "démarche volontariste de cadrage des activités" de l'Elysée, elle pointe aussi les "aléas" dans l'agenda du président ainsi que des "problèmes d'organisation interne" qui ont ajouté aux coûts.
Dans un tel contexte, "les efforts doivent être poursuivis et confortés pour mieux anticiper les événements, améliorer la circulation de l'information entre les services, sensibiliser certains acteurs aux enjeux budgétaires (..) disposer d'outils de travail partagés et encadrer les dépenses de déplacement et de réception", ajoute la Cour des comptes. La présidence "tiendra compte des remarques de la Cour pour améliorer son organisation et ses dispositifs internes", a répondu l'Elysée.
"La France entretient des relations diplomatiques soutenues avec de très nombreux pays qui organisent des événements équivalents lorsqu'ils reçoivent le chef de l'Etat", souligne par ailleurs le palais présidentiel.
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