"Ni fébrile, ni déprimée" : après sa lourde défaite à la présidentielle, Anne Hidalgo fait sa rentrée politique au Conseil de Paris
Un mois et demi après avoir obtenu 1,7% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, la maire PS de Paris Anne Hidalgo fait sa rentrée politique mardi avec le Conseil de Paris.
Un peu plus d'un mois après avoir récolté 1,7 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, Anne Hidalgo fait sa rentrée politique mardi matin au Conseil de Paris. La socialiste s'est montrée très discrète depuis quelques semaines.
L'accord noué entre le Parti socialiste et les 'Insoumis' pour les législatives, auquel elle était opposée, n'a pas épargné ses soutiens dans la capitale. Certains la voit très affaiblie, mais c'est mal connaître la capacité de rebond de la maire de Paris. Même un membre de l'opposition le reconnaît : "C'est une femme politique d'expérience, combattante, résiliente. Je suis lucide, son résultat à la présidentielle ne va pas diminuer sa capacité d'action", assure-t-il.
"Une capacité de rebond incroyable"
Ses soutiens socialistes entretiennent en tout cas cette image de battante. Le sénateur PS de Paris David Assouline ne la sent "ni fébrile, ni déprimée". "Elle a une capacité de rebond assez incroyable", commente celui qui l'a conseillée pendant la campagne présidentielle. "Elle a probablement accusé le coup, mais elle ne l'a jamais montré. Le seul moment où je l'ai sentie un peu dépitée, c'est au moment de l'accord conclu pour les législatives concernant Paris, elle l'a vécu comme un abandon de la part des négociateurs du PS", détaille celui qui est aussi Premier secrétaire de la fédération socialiste de la capitale.
Le sénateur socialiste Rémi Féraud, lui, veut croire que "les Parisiens ont totalement déconnecté leur vote entre les municipales et la présidentielle". Une façon d'évacuer les 2,17% de la candidate dans sa propre ville.
"Elle a forcément été marquée mais cet échec, nous l'attendions depuis des mois, il n'y a pas eu de surprise".
Rémi Féraud, sénateur socialisteà franceinfo
Les partenaires de la majorité, notamment les écologistes, peuvent-ils tirer un bénéfice politique de la situation ? Ils vont en tout cas tenter de peser un peu plus sur les décisions. C'est ce qu'exprime Fatoumata Koné, chef du groupe écologiste au Conseil de Paris. "Avec ce vote très largement en faveur de Mélenchon à la présidentielle, il y a une clarification à mener. On prône une révision du projet municipal pour l'orienter vers des sujets plus sociaux et environnementaux" analyse-t-il. D'autres élus se montrent moins diplomates. "Anne Hidalgo n'a rien compris. Au lieu de dire 'on réfléchit', elle ne fait rien. À ce niveau-là, c'est de la cécité".
Une "majorité divisée" ?
Il faudra également compter sur la droite et Rachida Dati pour agiter ce premier Conseil de Paris. "Bien entendu, Rachida Dati va crier 'Madame 2%' pendant tout le conseil", s'attend, en habitué, ce conseiller de l'opposition. Depuis deux ans, la cheffe de file de la droite parisienne attaque systématiquement Anne Hidalgo pendant les conseils.
Le porte parole du groupe LR, Aurélien Véron se montre en tout cas définitif : "La maire de Paris arrive affaiblie, avec une majorité divisée. On s'attend à une bataille rangée avec les écologistes" et appuie là où ça fait mal : "Elle a fait deux fois moins de voix à la présidentielle que le nombre d'agents municipaux à Paris". Cependant, attention à l'effet boomerang car leur candidate Valérie Pécresse n'a pas non plus brillé à cette présidentielle.
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