: En images Ces photos qui témoignent de la crise économique au Venezuela
Berceaux et cercueils en cartons, soupes populaires, magasins pris d'assaut de l'autre côté de la frontière... Le pays vit une crise sans précédent.
Des berceaux en carton dans une maternité. C'est la dernière illustration, postée sur les réseaux sociaux mardi 20 septembre, de la violente crise économique qui secoue le Venezuela depuis la mi-2014.
Le pays, également plongé dans une grave crise politique, a vu son économie sombrer avec la chute des cours du brut. Elle affiche désormais la pire inflation au monde, attendue à 720% cette année par le FMI, et une pénurie touchant 80% des aliments et médicaments, faute de dollars pour importer. La preuve en images.
Des berceaux en carton...
Comme le rappelle 20 Minutes, pouvoir et opposition se livrent une guerre médiatique sur la situation du pays. C'est Manuel Ferreira, un avocat et militant de la coalition d'opposition La Table de l’Union Démocratique qui a publié sur Twitter une photo de nouveau-nés dormant dans des cartons, à défaut de couveuses. Une autre internaute a localisé le cliché, désignant la maternité de l'hôpital de Las Garzas, une ville de la périphérie de Barcelona (Etat d'Anzoategui).
Con este legado de la revolución... ¿Quién se atreve a decir que #ChavezFuerzaInternacional? #Anzoategui pic.twitter.com/bJPUoiyTZO
— Manuel Ferreira G. (@manuelferreiraG) 20 septembre 2016
L'hôpital en question a répliqué avec des photos du service de néonatologie, bel et bien équipé, lui, de couveuses.
Aquí mostramos las imágenes de nuestro hospital @ivsslasgarzas #IvssAnzoátegui Servicio de Neonatología pic.twitter.com/6KKdFDLxal
— IVSS (@ivssoficial) 21 septembre 2016
... et des cercueils
En août, des photos de cercueil en carton avaient été diffusées par des agences photos telles que l'AFP ou Reuters. De nombreux Vénézuéliens n'ont pas les moyens de payer l'enterrement d'un proche et certains optent pour ce type de cercueil.
Un manque de nourriture dans les écoles
Henrique Capriles, gouverneur de l'Etat de Miranda et leader de l'opposition vénézuélienne, a déclaré lundi 19 septembre l'état d'urgence alimentaire en raison du "manque de nourriture" pour les écoles. De quoi débloquer des ressources pour fournir des aliments aux écoles, maisons de retraites ou établissements pour handicapés.
Une équipe de foot pro détroussée sur la route
Adieu ballons, crampons et maillots : le bus de l'équipe de Trujillanos FC, qui évolue en D1 vénézuélienne, a été attaqué dimanche 18 septembre par des hommes armés qui ont détroussé les joueurs.
"Le bus a été dévié durant un kilomètre et demi. Ils ont volé absolument tout", ne laissant ni uniformes, ni crampons ou ballons, a précisé le club sur Twitter. Les images publiées sur le réseau social montrent les joueurs au pied du bus, bras dessus, bras dessous, comme pour une photo de groupe, mais torses nus et en chaussettes.
Jugadores de Trujillanos FC víctimas de secuestro express en Boca de Uchire https://t.co/DuwKhwT8JU #20S #Venezuela pic.twitter.com/KvPVNne1s7
— Noticias251 (@Noticias251) 21 septembre 2016
Des soupes populaires dans la rue
Ce genre de scènes se multiplient dans les rues du pays, notamment à Caracas. Des soupes populaires, telles que le Sancocho, un plat typique vénézuélien, sont distribuées gratuitement dans la capitale et ses environs. Certains habitants ont faim depuis plusieurs jours, indique un photographe de l'AFP.
Un plat contre deux litres d'huile
Confrontés à la pénurie de denrées alimentaires, certains restaurants, comme ici à Caracas, vont jusqu'à offrir un plat en échange de deux litres d'huile de cuisson.
Des magasins pris d'assaut de l'autre côté de la frontière
Depuis juillet, la frontière avec la Colombie, à San Antonio, fermée depuis un an pour lutter contre la contrebande, est rouverte progressivement. Mi-août, plus de 127 000 Vénézuéliens l'ont traversée pour aller s'approvisionner dans les magains colombiens en produits de première nécessité, vivres, médicaments et autres.
A Caracas, les pillages se multiplient dans les magasins et, faute de police, les habitants font eux-même la loi et lynchent les voleurs, comme le montre ce reportage de France 2.
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