Présidentielle américaine : pourquoi il faut avoir peur maintenant que Trump a gagné
Les propositions et la personnalité du 45e président des Etats-Unis, élu à la surprise générale, font craindre pour son pays et le reste du monde.
Un choc. Et tout de suite après, la peur. C’est sans doute ce que vivent des millions d’Américains qui n’ont pas voté pour Donald Trump. Le candidat républicain a déjoué tous les pronostics en battant, dans la nuit de mardi 8 à mercredi 9 novembre, sa rivale démocrate Hillary Clinton. Au terme d’une campagne folle, le magnat de l’immobilier, âgé de 70 ans, va donc être désigné 45e président des Etats-Unis le 20 janvier lors de la cérémonie d’investiture.
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Après les années Obama, les Américains (et le reste du monde) entrent dans une ère nouvelle, dont les contours sont à la fois flous et pour le moins inquiétants. Car les propositions, souvent peu détaillées et pas assez chiffrées, de Donald Trump, mais aussi sa personnalité controversée et outrancière, ont légitimement de quoi inquiéter.
Franceinfo liste les raisons pour lesquelles on a raison de s'inquiéter. Mais pour être totalement équilibré, on a également dressé les raisons de ne pas s'en faire.
1Parce que c'est un novice en politique, qui divise dans son propre camp
Milliardaire, star de téléréalité et coureur de jupons. Voilà à quoi se résumait le CV de Donald Trump avant son entrée en politique. Le magnat de l’immobilier n’a jamais été élu et sera, après le général Dwight Eisenhower en 1952, le deuxième novice en politique à faire son entrer à la Maison Blanche. Contrairement à son adversaire Hillary Clinton, qui cumulait les postes à responsabilités, les Américains ont donc choisi le candidat anti-système, anti-élites et anti-administration. Et sans expérience.
Autre point d’inquiétude : le novice Trump va devoir composer avec des républicains qui étaient jusqu’alors profondément divisés par son ascension éclair. En août, 50 d’entre eux avaient ainsi rédigé une lettre dans laquelle ils rejetaient la candidature du milliardaire. Quelques semaines plus tard, c’était au tour du président de la Chambre des représentants en personne, Paul Ryan, d'annoncer sa prise de distances avec l’homme d’affaires, après la publication d’une vidéo accablante pour Donald Trump.
2Parce qu'il a les mains libres au Congrès
Pour mettre en œuvre son programme, et même si les Etats-Unis appliquent une stricte séparation des pouvoirs, Donald Trump bénéficiera de l’appui du Congrès, où les républicains ont conservé la Chambre des représentants avec 236 élus contre 190 côté démocrates, mais aussi le Sénat avec 51 sénateurs contre 47 pour les démocrates.
Le 45e président des Etats-Unis pourra ainsi s’attaquer au programme de son prédécesseur et à sa mesure la plus emblématique : l'Obamacare. Donald Trump a promis de travailler à l’abolition la plus rapide de cette loi sur l’assurance maladie, qui couvre pourtant les besoins de santé de 20 millions d’Américains.
3Parce que sa vision de la femme est (très) inquiétante
On ne compte plus le nombre de phrases-chocs prononcées par Donald Trump sur les femmes, que ce soit pendant la campagne ou lors de ses interventions passées. Considérant qu’il faut "les traiter comme de la merde", le candidat républicain n’a eu de cesse de franchir la ligne rouge, sans que cela ait finalement d’incidence sur le vote. Le plus gros scandale restera la publication par le Washington Post, en octobre, d’une vidéo datant de 2005 dans laquelle l'homme d'affaires expliquait qu'en "attrapant" les "belles femmes" "par "la chatte", on peut "tout faire".
Outre ses remarques sexistes, Donald Trump s’est aligné sur les positions conservatrices du Parti républicain sur l’avortement. Il considère ainsi que l’embryon "a un droit fondamental à la vie qui ne peut être enfreint". Mais celui qui est marié à la top-model Melania Trump, de 25 ans sa cadette, va encore plus loin. Interrogé par la chaîne MSNBC en mars, il estimait que les femmes qui ont recours à l’avortement devaient être punies. Sans donner davantage de détails.
4Parce que sa politique étrangère pourrait avoir de graves conséquences
Le programme de Donald Trump en matière de politique étrangère présente lui aussi quelques motifs de (grosse) inquiétude. Le conservateur envisage en effet de rapprocher Washington de Moscou dans la lutte contre le groupe Etat islamique et de prendre ses distances avec l’OTAN. Il a même remis en cause l’un des engagements fondamentaux de ce traité : le soutien mutuel en cas d’attaque.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche s’est aussi fait connaître pour ses propositions très dures en matière d’immigration. Remise en cause du droit du sol mais aussi expulsion des immigrés sans papiers, le républicain a dans son viseur un Etat voisin des Etats-Unis : le Mexique. Il a ainsi martelé à longueur de meetings qu’il entendait faire construire un mur à la frontière des deux pays.
5Parce que son programme économique va bouleverser l’Amérique (et le monde)
Dès l’annonce de la victoire de Donald Trump, les bourses mondiales, qui n’avaient pas anticipé ce résultat, ont plongé. Car son programme économique inquiète. Le nouveau chef d’Etat n’ayant qu’un leitmotiv : le protectionnisme. Il a ainsi promis de mener une guerre commerciale contre la Chine, en s’attaquant notamment aux entreprises qui délocalisent à Pékin. Apple devra ainsi relocaliser la production de ses "foutus ordinateurs et autres bidules", a exigé Donald Trump.
Autre crainte, pour la planète cette fois : les positions de Trump sur l’environnement. Franchement climatosceptique, le milliardaire a promis qu’il annulerait l’accord de Paris sur le climat et qu’il supprimerait l'Agence de protection de l’environnement (EPA). Il entend également ne pas payer les milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes de lutte contre le changement climatique.
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