Présidentielle américaine 2024 : ce qu'il faut savoir sur le "Super Tuesday", le rendez-vous le plus important des primaires républicaines et démocrates

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Donald Trump fait face à Nikki Haley pour les primaires républicaines en vue de la présidentielle. Chez les démocrates, Joe Biden est le grand favori. (HELOISE KROB / FRANCEINFO)
Les électeurs américains sont appelés à voter dans une quinzaine d'Etats pour désigner le candidat de chaque parti à la présidentielle. Franceinfo vous résume les enjeux de cette journée de scrutin cruciale dans la course à l'investiture.

Qui sera le candidat des démocrates et qui sera celui des républicains à la présidentielle américaine ? Le "Super Tuesday" devrait donner un aperçu du duel qui se jouera à l'automne aux Etats-Unis. Les électeurs d'une quinzaine d'Etats sont appelés à participer aux primaires des deux partis lors de cette journée de scrutin-clé du mardi 5 mars. Déroulement du vote, enjeux dans un camp comme dans l'autre... Franceinfo vous explique tout ce qu'il faut savoir sur ce traditionnel grand rendez-vous électoral.

Une journée de vote dans 15 Etats

Comme tous les quatre ans, le rendez-vous le plus important des primaires en vue de la présidentielle tombe un mardi. En 2024, le "Super Tuesday" permettra aux électeurs de quinze Etats de désigner le candidat qui a leur préférence, chez les démocrates comme chez les conservateurs. Les scrutins auront lieu dans l'Alabama, l'Alaska (uniquement pour le Parti républicain), l'Arkansas, la Californie, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, la Caroline du Nord, l'Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l'Utah, le Vermont et la Virginie.

Du côté des démocrates, les Samoa américaines voteront également mardi. Le parti annoncera aussi à cette date les résultats des caucus de l'Iowa, rappelle le site d'actualité politique TheHill.com. Dans cet Etat du Midwest, le scrutin s'est cette année tenu en deux temps : des élections en personne le 15 janvier et un vote par correspondance durant deux semaines.

Des centaines de délégués en jeu

Si les résultats du "Super Tuesday" sont suivis de près, c'est aussi à cause du nombre de délégués qui seront attribués aux candidats lors de cette journée de vote. Pour être désigné candidat de son parti, un prétendant à l'investiture doit obtenir un certain nombre de voix lors des conventions nationales qui auront lieu en juillet (pour les républicains) et en août (pour les démocrates).

Chez les conservateurs, le seuil à atteindre cette année est de 1 215 votes. Quelque 865 délégués seront attribués sur la seule journée du "Super Tuesday", soit 36% du total, rapporte CBS. Les démocrates attribueront 1 420 délégués mardi sur les 1 968 nécessaires pour être officiellement désigné candidat. Au total, 3 936 votes seront répartis lors des primaires du parti présidentiel.

Pas d'enjeu chez les démocrates

Aux Etats-Unis, les primaires présentent en général peu de suspense lorsqu'un président sortant est candidat à sa propre succession. Cette année ne fait pas exception. "Le choix du parti démocrate a été de repartir avec Joe Biden", explique Ludivine Gilli, docteure en histoire. Face à lui se présente Marianne Williamson, auteure de livres de développement personnel proche d'Oprah Winfrey, déjà candidate en 2020, détaille le New York Times. Dean Phillips, un démocrate modéré du Minnesota qui siège à la Chambre des représentants depuis 2018, s'est aussi lancé dans la course, dans l'espoir que le parti choisisse un candidat plus jeune.

Joe Biden lors d'un meeting pour les primaires démocrates en vue de la présidentielle américaine, le 4 février 2024, à Las Vegas (Nevada). (SAUL LOEB / AFP)

L'âge avancé de Joe Biden, qui aura 81 ans au moment du scrutin, ne l'a pas empêché d'écraser la concurrence jusque-là. Le chef d'Etat a remporté 95% des voix en Caroline du Sud et 80% dans le Michigan. Le "Super Tuesday" devrait donc être une formalité pour le président, crédité de 65 à 80% des intentions de vote dans les sondages recensés par le site spécialisé FiveThirtyEight.

Peu de suspense chez les républicains

Dans le camp conservateur aussi, l'issue des primaires semble jouée d'avance. Le grand favori Donald Trump n'a plus qu'une seule adversaire en lice : Nikki Haley, lex-gouverneure de Caroline du Sud. Tous les autres candidats ont jeté l'éponge dès les premières semaines des primaires, face aux larges victoires de l'ex-président dans l'Iowa et le New Hampshire.

L'avance de Donald Trump sur sa rivale est conséquente : il est arrivé en tête de tous les scrutins, sauf celui à Washington, la capitale. Il comptait déjà les voix de 273 délégués lundi 4 mars, contre 43 pour Nikki Haley, rapporte l'agence AP. A l'aube du "Super Tuesday", le milliardaire est en outre crédité de plus de 75% des intentions de vote, selon FiveThirtyEight.

Les deux candidats aux primaires du Parti républicain en vue de la présidentielle américaine, Nikki Haley et Donald Trump, lors de meetings de campagne à Greenwood et Conway (Caroline du Sud), le 10 février 2024. (AP / SIPA)

L'ex-gouverneure de Caroline du Sud "n'a pas de chances réalistes de renverser la tendance", estime Françoise Coste, professeure d'études américaines à l'université Toulouse-Jean-Jaurès. Cette succession d'échecs lui a même coûté le soutien de ses principaux donateurs, les frères Koch. "S'ils ont jeté l'éponge, c'est qu'ils ont compris que [la campagne de Nikki Haley] était une cause perdue", souligne Françoise Coste.

Jusqu'ici, la rivale de Donald Trump a refusé de retirer sa candidature, se présentant comme la dernière alternative à l'ancien président. S'agit-il d'une stratégie pour se positionner comme "plan B" en cas de condamnation de Donald Trump dans l'un des multiples procès qui l'attendent d'ici la présidentielle en novembre ? Ou d'une manière de gagner en notoriété pour préparer la prochaine présidentielle de 2028 ? D'ici là, Nikki Haley pourrait se résigner à jeter l'éponge dès cette semaine, si les résultats du "Super Tuesday" viennent confirmer le statut de favori de Donald Trump.

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