"On ne veut pas devenir un cloaque communiste" : les milices d'extrême droite ne veulent pas laisser la rue au mouvement Black Lives Matter
A Vancouver (Etat de Washington), des rassemblements en hommage à un militant des Patriot Prayers tué il y a huit jours ont eu lieu ce week-end. Pendant ce temps-là, à Portland, les manifestations à la mémoire de George Floyd continuent.
Aux Etats-Unis, alors que la ville de Portland (Oregon) a connu un nouveau week-end de manifestations, presque trois mois et demi après la mort de George Floyd à Minneapolis, les supporters de Donald Trump et des milices d’extrême droite ont prévu de défiler à nouveau lundi 7 septembre dans les rues de la ville. Avec une parade en voitures, comme ils l’avaient fait fin août. Un de ces manifestants avait alors été tué par balles par un "antifa" qui avait revendiqué le meurtre, avant d’être lui-même tué par la police lors de son arrestation cinq jours plus tard.
Avant ce nouveau défilé attendu à Portland, des miliciens armés et ultra conservateurs se sont retrouvés ce week-end de l'autre côté du fleuve Columbia, à Vancouver, dans l’Etat de Washington. Le rassemblement a été organisé à la mémoire d’Aaron Jay Danielson, tué huit jours plus tôt dans les rues de Portland par un homme se présentant comme "antifa", un anti-fasciste. Danielson, lui, appartenait à une milice d’extrême droite baptisée Patriot Prayer. Et les militants de ce groupuscule armé sont présents dans ce jardin public de Vancouver. Chester Doles est venu d’Atlanta : "J’arrive de Géorgie. Je suis le fondateur du mouvement des Américains patriotes. Notre groupe défend la Constitution, se bat contre le socialisme."
Moi, je pense que Portland est devenu l’épicentre de la seconde guerre civile des Etats-Unis. La seconde révolution va avoir lieu ici.
Chester Dolesà franceinfo
Pour Chester Doles, l'ennemi, ce sont les "communistes", ces "terroristes de l'intérieur" pointés du doigt par Donald Trump. "Appelez nos adversaires 'socialistes', 'progressistes', comme vous voulez, mais ce sont des communistes qui agitent leurs drapeaux rouges. Le président a dit que c’était des terroristes de l’intérieur. Donc nous sommes là pour sauver l’Amérique. Sauver la Constitution, notre hymne national, notre serment d’allégeance, notre mode de vie américain. On ne veut pas devenir un cloaque communiste dans lequel personne ne pourra vivre librement", lance Chester Doles.
De fervents défenseurs de Donald Trump
Dans la foule, des drapeaux des Etats-Unis, beaucoup de casquettes "Make America Great Again", le slogan de Donald Trump, et puis des hommes en tenue paramilitaire. C'est le cas de Daniel (le nom a été changé), ancien publicitaire de 51 ans et adepte des thèses conspirationnistes : "Si les socialistes prennent le pouvoir, on ne pourra plus marcher librement dans la rue sans être surveillés par un dispositif électronique. Ils veulent contrôler le moindre de nos mouvements, nos déplacements et nos armes."
Le 3 novembre, tous ces miliciens ultra conservateurs, ou presque, disent qu’ils voteront Trump à l'élection présidentielle, que le candidat républicain l’emportera. Mais ils assurent aussi que le camp d’en face tentera de lui voler sa victoire. Ces groupuscules d’extrême droite sont minoritaires, mais armés et mobilisés, et promettent le chaos après la présidentielle.
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