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Fusillade de Charleston : qui est Dylann Roof, l'auteur du massacre ?

Le jeune homme de 21 ans a abattu neuf personnes dans une église de Charleston, en Caroline du Sud (Etats-Uni). 

Article rédigé par franceinfo
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Dylann Roof a été interpellé, le 18 juin 2015, à Shelby (Caroline du Nord), pour la tuerie dans une église de Charleston.  (JASON MICZEK / REUTERS )

Il est désormais sous les verrous. Dylann Roof, le jeune homme de 21 ans qui a tué 9 personnes dans une église de la communauté noire américaine de Charleston (Caroline du Sud), a comparu, vendredi 19 juin par vidéo interposée depuis la prison. La justice fédérale a évoqué un acte de "terrorisme intérieur" pour qualifier son geste. Le massacre de mercredi soir constitue la pire tuerie raciste aux Etats-Unis depuis des décennies. 

Lors de l'audience, Dylann Roof est resté impassible, alors même que des proches de victimes, se trouvant dans la salle, l'ont interpellé. Francetv info dresse son portrait. 

Un jeune homme discret et solitaire

Peu d'informations ont filtré sur la personnalité de ce garçon solitaire, ayant très tôt quitté l'école et restant sans emploi selon le Daily Beast (en anglais). Seul Carson Cowles, un homme se présentant comme son oncle, a laissé filtré quelques détails. Interrogé par Reuters (en anglais), il dit avoir prévenu sa sœur, la mère de Dylann, que son enfant était trop introverti. 

Fasciné par l'idéologie suprémaciste blanche

C'est en regardant son profil sur les réseaux sociaux que le portrait de Dylann Roof s'étoffe. Ses différents comptes suggèrent une certaine fascination pour les théories du suprémacisme blanc. Ainsi, sur sa page Facebook, il pose vêtu d'une veste portant les drapeaux de l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid et de la Rhodésie avant que celle-ci ne devienne le Zimbabwe. Ces deux pays, alors dirigés par la minorité blanche, sont devenus des régimes admirés par les groupuscules racistes.

Sur une autre photo, diffusée sur Twitter par des connaissances, le jeune homme pose sur le capot de sa voiture, dont la plaque d'immatriculation laisse apercevoir le drapeau confédéré, symbole de la mouvance des suprémacistes blancs. 

Une dérive raciste et des pulsions de violence

Dans le New York Times (en anglais), Joseph Meek, un ami d'enfance de Dylann Roof qui l'avait récemment recontacté sur Facebook, raconte que le jeune homme avait changé, ces derniers mois. Il parlait de "blesser un tas de personnes" et défendait des idées racistes. 

Il ne cessait de dire que les races devaient être isolées, que les Blancs devaient rester avec les Blancs. Je savais qu'il y avait quelque chose qui l'obsédait, quelque chose qu'il n'arrivait pas à lâcher. J'ai essayé de lui demander 'Qu'est-ce qui ne va pas ?', mais tout ce qu'il disait est qu'il planifiait un truc fou.

Joseph Meek

au "New York Times"

Inquiet, Joseph Meek avait même fini par dérober et cacher l'arme que Dylann possédait depuis le mois d'avril. Les versions diffèrent à ce sujet : selon son oncle, c'est son père qui lui avait offert cette arme de calibre 45 en guise de cadeau d'anniversaire. Mais selon le New York Times, c'est Dylann lui-même qui l'avait achetée avec l'argent reçu à cette occasion. Sur les conseils d'une amie, Joseph Meek avait finalement rendu l'arme à Dylann. 

Dans les colonnes du quotidien américain, Dalton Tyler, un autre ami de Dylann Roof, confirme le scénario d'une récente dérive raciale du jeune homme. Selon lui, le jeune homme voulait un retour de la ségrégation et "provoquer une guerre civile". Aux policiers, Dylann Roof a effectivement avoué vouloir "déclarer une guerre raciale"

Connu des services de police

Ces derniers temps, Dylann Roof avait aussi eu maille à partir avec la justice. Son dossier judiciaire révèle qu'il avait été arrêté deux fois entre février et avril 2015. En début d'année, le jeune homme s'était ainsi retrouvé au poste après avoir posé des questions étonnantes aux employés d'un centre commercial.

Lors de sa fouille, le policier qui l'interrogeait avait découvert du Suboxone, un médicament de substitution prescrit en cas d'addiction aux opioïdes. Dylann Roof n'ayant aucune ordonnance, il avait été arrêté et banni du centre commercial. Son retour sur les lieux, en avril, lui avait valu d'être interpellé pour violation de propriété privée.

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