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Etats-Unis : cinq choses à savoir sur Eric Adams, l'ancien policier noir devenu maire démocrate de New York

Eric Adams est devenu mardi le deuxième maire afro-américain de la mégapole américaine.

Article rédigé par franceinfo
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Le président du quartier de Brooklyn, Eric Adams, le 8 juin 2021 dans le quartier de Flushing, dans le Queens à New York (Etats-Unis).  (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Dans une ville acquise aux démocrates, sa victoire faisait peu de doute. Eric Adams a remporté les élections municipales de New York (Etats-Unis) face au républicain Curtis Sliwa, mardi 2 novembre, et succédera à Bill De Blasio. En juillet, il avait gagné la primaire de son parti, le scrutin où tout se joue vraiment à New York.

Actuel président du quartier de Brooklyn, Eric Adams va devenir le deuxième maire afro-américain de l'histoire de la ville, après David Dinkins (de 1990 à 1993). Voici cinq choses à savoir sur cet ancien policier, né dans le quartier du Queens et réputé pour ses positions modérées au sein de la gauche new-yorkaise. 

Une jeunesse modeste

Eric Adams, 61 ans, se présente en candidat "col bleu". Né à Brooklyn, le quatrième d'une fratrie de six enfants a grandi dans ce quartier puis dans le Queens, dans une famille modeste, souligne le New York Times*. Sa mère était femme de ménage et cuisinière et son père boucher.

L'adolescence d'Eric Adams a aussi été marquée par des violences policières. Il a raconté, à plusieurs reprises, avoir été frappé, avec son frère, dans un commissariat du Queens, quand il avait 15 ans, selon le New York Times*

Plus de vingt ans au sein de la police 

Cette première confrontation avec les abus des forces de l'ordre a motivé Eric Adams à rejoindre la police new-yorkaise. Engagé au cours de sa vingtaine, le policier a mis un point d'honneur à dénoncer, pendant 22 ans de carrière, les violences policières et les discriminations à l'encontre des minorités. Il s'est également engagé pour la défense des officiers de police noirs, rejoignant plusieurs organisations les représentant et créant un syndicat de lutte contre le racisme.

Comme le rappelle le New York Times, l'agent de police n'a jamais hésité à publiquement dénoncer, à travers des points presse, les abus et discriminations au sein du département, ou encore la méthode "stop-and-frisk", ces fouilles impromptues qui visaient de manière disproportionnée de jeunes New-Yorkais noirs et hispaniques. Il s'est pourtant montré ambivalent, soutenant tout de même le maintien, limité, du recours à cette méthode très controversée, relève le quotidien américain.

Plus récemment, Eric Adams, bien que fervent dénonciateur des abus policiers, s'est positionné contre le mouvement "Defund the Police", qui appelle à réduire les budgets des forces de l'ordre pour en limiter les violences.

Des ambitions politiques de longue date 

Les prises de parole publiques du policier ont posé les jalons d'une carrière politique. En 1994, une décennie seulement après son entrée au sein de la police de New York, Eric Adams se présente sans succès lors d'une primaire contre un élu démocrate de la Chambre des représentants, Major Owens. Il reste policier, mais l'idée de devenir maire de sa ville naît cette même année, a-t-il confié au New York Times*.

Douze ans plus tard, Eric Adams est élu au Sénat de l'Etat de New York, où il représente plusieurs quartiers de Brooklyn. Il devient, en 2013, le premier homme noir à la tête de ce borough. Le président du quartier de Brooklyn, en route pour l'hôtel de ville, recueille les soutiens d'élus et de représentants syndicaux, mais également de donateurs fortunés et de lobbyistes. 

Un double discours dans sa campagne… 

Au fil de sa campagne, l'ancien policier s'est positionné sur deux priorités : être le candidat qui, fier d'une carrière dans la police, saura lutter contre une criminalité en hausse à New York, tout en défendant son bilan contre les violences policières. 

Un équilibre délicat, visant à décrocher des soutiens au sein des forces de l'ordre, mais aussi parmi les personnes qui dénoncent avec véhémence les violences et le racisme systémique au sein de la police. "Je ne déteste pas les départements de police, je déteste les pratiques policières abusives, et les gens confondent les deux", a déclaré le candidat au New York Times. 

Eric Adams a décliné plusieurs propositions pour lutter contre les violences par armes à feu, contre les attaques racistes et antisémites ou encore pour améliorer la sécurité dans les transports en commun.

… et plusieurs affaires qui l'ont entachée 

Dans la bataille pour la primaire démocrate, Eric Adams a été épinglé à plusieurs reprises pour des affaires concernant son lieu réel de résidence ainsi que de potentiels conflits d'intérêts. En tant que policier, le démocrate a fait l'objet de quatre enquêtes internes, portant notamment sur ses liens avec Mike Tyson et Omowale Clay, respectivement condamnés pour viol et violations en matière de port d'armes à feu. L'agent a également été accusé de harcèlement par un collègue, précise le New York Times*, sans que l'enquête ait conclu à des infractions.

En tant que président du quartier de Brooklyn, le New-Yorkais a également fondé une organisation à but non lucratif recevant des donations de promoteurs immobiliers qui, en contrepartie, cherchaient à obtenir son soutien pour des projets. Une enquête a été lancée pour évaluer un possible conflit d'intérêts. 

Une affaire plus récente est venue perturber la dernière ligne droite de sa campagne. Selon Politico*, Eric Adams a fourni des informations contradictoires sur son lieu de résidence, passant en parallèle plusieurs nuits à l'hôtel de ville de Brooklyn. Le président du borough, qui se dit propriétaire d'un logement à Bedford-Stuyvesant (à Brooklyn) mais également à Fort Lee, dans l'Etat du New Jersey, a continué d'inscrire une ancienne adresse pour renseigner son lieu de résidence sur des documents publics. Il a loué une partie de son logement de Bedford-Stuyvesant, sans toutefois déclarer ces revenus locatifs, de 2017 à 2019. Des voisins du candidat, interrogés par City Limits*, assurent ne l'avoir jamais vu vivre dans le quartier, contredisant ses affirmations. 

*Les liens suivis d'un astérisque sont en anglais. 

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