Emmanuel Macron se rend mardi à Washington pour sa deuxième visite d'Etat, un "honneur" dont il espère profiter pour pousser son plaidoyer diplomatique sur la guerre en Ukraine et hausser le ton face au protectionnisme américain. Mais, un quinquennat plus tard, l'image du chef de l'Etat a changé. >> L'histoire diplomatique mouvementée entre les présidents français et américainsEn 2018, lors de sa première visite d'État aux Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, Emmanuel Macron est alors un jeune président qui cherche à s'imposer sur la scène internationale. Les Britanniques s'enlisent dans le "Brexit or not Brexit" et l'Allemagne se prépare à dire au revoir à Angela Merkel. "On avait une certaine aura du président Macron, notamment dans la presse américaine, qui voyait vraiment en lui un réformateur, analyse Marie Jourdain, chercheuse invitée à l'Atlantic Council. "Il était jeune, il était nouveau sur la scène politique. Il y avait beaucoup d'espoir, beaucoup de fascination, je dirais même, pour Président".Marie Jourdainà franceinfoQuatre ans plus tard, la situation a changé. Le chef d'Etat français, qui est attendu à Washington à 23 heures (heure française) mardi 29 novembre, est dans son second mandat. Son homologue à la Maison Blanche, Joe Biden, a 80 ans. La crise des sous-marins australiens, avec le rappel de l'ambassadeur, est passée par là. Et la fascination a laissé la place à une relation de travail "classique", estime Marie Jourdain : "Autant en 2018, on avait un agenda très compliqué, aussi très défensif, avec des grandes divergences au niveau du climat, au niveau de ce qui se passait au Moyen-Orient. Là, on est vraiment plutôt dans une relation de travail et c'est sans doute un peu moins captivant pour le public américain".L'opinion publique et la Maison Blanche comprennent aussi assez mal pourquoi Emmanuel Macron a maintenu le contact avec Vladimir Poutine, en tout cas dans les premiers mois de la guerre en Ukraine, là ou Joe Biden qualifiait le président russe de "boucher". Malgré ces divergences, le président français est le premier dirigeant étranger à être accueilli dans le cadre d'une visite d'Etat (de deux jours) depuis le début du deuxième mandat du président démocrate.