Ce que l'on sait des bonbonnes de gaz retrouvées dans une voiture à Paris
Une berline a été découverte, dimanche, dans une rue du centre de Paris, avec à son bord six bouteilles de gaz et plusieurs bidons de gasoil. Deux couples sont en garde à vue.
Une voiture contenant plusieurs bonbonnes de gaz a été trouvée au cœur de Paris, dans la nuit de samedi à dimanche. Une découverte suspecte qui a déclenché une enquête antiterroriste et l'interpellation de deux couples, toujours en garde à vue, jeudi 8 septembre.
Franceinfo rappelle les éléments connus de l'enquête.
Où le véhicule a-t-il été découvert ?
Selon Le Figaro, qui révèle l'affaire, le véhicule suspect, une Peugeot 607, était stationné au 43 rue de la Bûcherie, dans le 5e arrondissement de Paris, sur la rive gauche de la Seine, à moins de 200 m à vol d'oiseau de la cathédrale Notre-Dame. Dans cette petite rue interdite au stationnement, le véhicule, dont les feux de détresse clignotaient, a attiré l'attention d'un voisin, "employé de bar", selon Europe 1. Sur l'un des sièges se trouvait une bouteille de gaz.
Dans un courrier adressé au préfet de police et publié par Le Figaro, la maire d'arrondissement, Florence Berthout (LR), évoque d'ailleurs "plusieurs signalements téléphoniques adressés au commissariat de police de l'arrondissement". La police a ensuite envoyé une équipe de déminage.
Qu'ont trouvé les enquêteurs à l'intérieur ?
Sur place, les démineurs ont constaté que la bouteille de gaz était vide avant d'en découvrir cinq autres, pleines, dans le coffre. "La voiture était libre de tout occupant, comme abandonnée", précise une source citée par Le Figaro, qui ajoute que "les bonbonnes n'étaient reliées à aucun détonateur, aucune chaîne pyrotechnique". Selon des informations de franceinfo, les policiers ont aussi retrouvé dans le coffre plusieurs bidons de gasoil.
Le Figaro et L'Express mentionnent également "un feuillet sur lequel sont inscrits des mots en arabe" et qui est "toujours en cours de traduction". Fait notable, signalé par le témoin qui a repéré le véhicule : la voiture ne porte pas de plaques minéralogiques.
Que sait-on des protagonistes de l'affaire ?
Sept personnes ont été arrêtées.
Deux couples en garde à vue. Les deux couples sont originaires du Loiret, et au moins l'un d'entre eux était "bien connu" des services de renseignement pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale. La plus jeune des gardés à vue a 26 ans, le plus âgé 34 ans.
Le premier couple a été interpellé mardi sur une aire d'autoroute près d'Orange (Vaucluse). L'autre a été arrêté, mercredi soir, dans le département du Loiret. L'homme, âgé de 34 ans, et sa compagne âgée de 29 ans, étaient accompagnés de trois jeunes enfants âgés de 3 à 6 ans. Ils sont tous les deux connus des services de police et de renseignement, pour leur appartenance à la mouvance islamiste radicale, selon les informations recueillies par franceinfo.
Leurs liens précis avec la jeune femme recherchée restent à déterminer, mais selon L'Express, ils seraient des "proches". Plusieurs médias affirment qu'il s'agit des derniers utilisateurs du véhicule trouvé à Paris, qu'ils ont abandonné avant de prendre la fuite. Ils "s'apprêtaient à se rendre en Espagne au moment de leur interception et ont été transférés au 36 Quai des Orfèvres pour y être interrogés", confirme Le Figaro.
Le deuxième couple a été arrêté mercredi soir, dans le département du Loiret. Les deux couples résidaient dans la région de Montargis (Loiret), a déclaré jeudi le maire de Châlette-sur-Loing (Loiret), ville de 12 000 habitants où le second couple a été interpellé.
Le propriétaire du véhicule. Le propriétaire de la voiture, qui a été placé en garde à vue, a été relâché mardi soir. Il était connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, précise l'AFP. Selon L'Express, cet "homme domicilié en Seine-Saint-Denis" s'est rendu au commissariat "pour signaler la disparition de sa fille".
La fille du propriétaire de la voiture et deux autres femmes. Dans la soirée de jeudi, trois femmes "radicalisées" qui préparaient "de nouvelles actions violentes et imminentes" selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont été interpellées dans l'Essonne. Agées de 39, 23 et 19 ans, elles ont été arrêtées lors de l'opération menée vers 19 heures à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), à 25 km au sud-est de Paris. Lors de l'intervention, "un policier a été blessé d'un coup de couteau à l'épaule" par l'une des femmes, selon le ministre. Elle a elle-même été blessée aux jambes par un tir de riposte des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon l'AFP. Il s'agit de la fille du propriétaire du véhicule, âgée de 19 ans, selon des informations de franceinfo.
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