Ligue Arabe : le grand retour de Bachar El-Assad sur la scène diplomatique
À chaque pas, il goûte son plaisir. Bachar El-Assad a été patient, et son retour, ce vendredi 19 mai sur le tapis en Arabie Saoudite sonne comme une revanche. Photo de famille avec les frères arabes, accolades franches, il a même l’honneur de prendre la parole. S'il est réintégré, c’est d’abord parce qu’il a survécu, et qu’il a gagné la guerre. Aujourd’hui, son clan contrôle 70% de la Syrie, et ce, malgré les sanctions et l’aide militaire des Occidentaux. “Il est toujours là, c’est le moyen d’acquérir une légitimité dans un Moyen-Orient autoritariste”, explique Fabrice Balanche, spécialiste de la région.
Mettre fin au flux d’exilés dans les pays voisins
Un pragmatisme qui efface d’un trait les crimes de guerre du régime, et les 500 000 morts. Réhabiliter Bachar El-Assad, c’est aussi tenter de résoudre la question des réfugiés syriens. Les pays voisins veulent qu’il reprenne les 5 millions d’exilés dont ils ne veulent plus, et ils veulent aussi mettre fin au trafic de drogue d’amphétamines qui inonde le Moyen-Orient. Avec la réhabilitation, les pays arabes envoient un message cinglant aux Occidentaux. La France et les Etats-Unis refusent toujours de discuter avec le dirigeant au nom de leurs valeurs, mais pour combien de temps ?
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